Evénements de Ghardaïa : le gouvernement joue la médiation
Le gouvernement décide de mettre un terme au conflit intercommunautaire qui persiste dans la vallée du M’zab. Le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a évoqué ce samedi une prochaine «initiative» des autorités pour une «paix durable» dans cette wilaya secouée par plusieurs mouvements de protestation opposant des populations de confession malékite à celles de confession ibadite. «Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a pris des contacts avec les notables de la ville. Une initiative sera prise dans les prochains jours en vue d'un retour définitif à une situation normale», a ajouté M. Messahel sans fournir des détails sur la nature de cette initiative. Selon le ministre de la Communication, «la situation est apparemment calme samedi et nous souhaitons que ce calme perdure». Théâtre de violents affrontements durant ces quatre derniers jours, la ville de Ghardaïa a connu aujourd’hui un calme précaire. Le dispositif de sécurité mis en place par la police a été renforcé par la Gendarmerie nationale, couvrant ainsi les différents points «chauds» de Ghardaïa. La situation semble ainsi maîtrisée, même si la tension reste vive, après plusieurs jours d’affrontements entre jeunes des deux communautés ibadite et malékite. Ces affrontements intenses se sont soldés par plusieurs blessés et des dégâts matériels importants. Les stigmates des actes de vandalisme, de pillage, d’incendie de commerces et d'habitations ainsi que la destruction du mobilier urbain sont encore visibles dans les quartiers d’El-Moudjahidine, Bab El-Haddad, Theniet El-Makhzen, Hadj Messaoud et El-Aïn. Les imams de la vallée du M’zab ont appelé, dans leur prêche de la prière de vendredi, les fidèles à l’union et au rejet de la fitna. Les élus et les différents acteurs de la société civile ont multiplié les initiatives pour ramener le calme, sans y parvenir. Ces affrontements intercommunautaires suscitent beaucoup d’interrogations. Certains observateurs se demandent s’il n’y a pas de manipulation. Cela en raison du contexte politique national et de l’approche de l’élection présidentielle qui devra se tenir en avril 2014.
Sonia B.
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