Le «Groupe des 20» dénonce les accords algéro-français
Un groupe de partis politiques et de personnalités nationales, connu jusque-là sous l’appellation de «Groupe des 20», qui s’est surtout distingué par une opposition foncière à un quatrième mandat de Bouteflika, vient de se positionner sur un autre sujet tout aussi important et toujours en rapport avec l’actualité dans notre pays. Le groupe en question a saisi en effet l’occasion de la présence en Algérie du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, et tout ce qu’elle charrie comme signature de contrats commerciaux, industriels et de coopération entre les deux pays pour rejeter, d’emblée, tout ce qui découlera de cette visite de travail. Les signataires de l’appel tiennent d’ailleurs à dénoncer l’exploitation que le régime en place à Alger tente d’opérer à travers cette visite à un moment où, relèvent-ils, «ce pouvoir ne dispose d’aucune légitimité pour ce faire», puisque «le peuple algérien est à la recherche d’un changement pour sortir de cette situation tragique où les richesses du pays sont dilapidées pour acheter la paix sociale et permettre la survie du système».
Le groupe des partis politiques et des personnalités initiateurs de l’appel demandent, par conséquent, au gouvernement français de sursoir à tout engagement avec son homologue algérien, sachant, expliquent-ils, que la présidentielle d’avril 2014 devrait apporter les changements souhaités par le peuple algérien qui est appelé à choisir ses dirigeants. L’appel en question s’adresse donc plus au gouvernement français qu’à celui de l’Algérie. Pour les initiateurs de cette déclaration, «le gouvernement français aurait mieux fait de reporter cette visite à l’après-élection si celui-ci avait réellement une intention sincère de coopérer avec notre pays». Ils refusent donc tout ce qui découle de ces accords qui «ne servent pas l'intérêt national et (qui) engagent les générations futures». Le groupe dénonce ce qu’il appelle «la politique des doubles standards de l'investissement pour ouvrir la porte à des réclamations contre le harcèlement bureaucratique français et subi par les parties à l'investissement non désiré par le système». «La France devrait se rendre compte que ces accords sont nuls et n'ont aucun fondement juridique et cela sera donc une pierre d'achoppement au renforcement de la relation entre les deux pays dans l'avenir», mettent en garde les signataires. Ces derniers rejettent, par ailleurs, les commentaires du Premier ministre français qui fait de l'Algérie «un partenaire dans l'attaque contre les peuples, en particulier avec les pays voisins».
A. Sadek
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