La formation professionnelle est en complet déphasage avec les besoins de l’entreprise
«Nous ne trouvons pas de main d’œuvre qualifiée sur le marché du travail.» Tel est le constat établi par le partenaire économique à l’adresse du ministre du Travail et de l’Emploi et celui de la Formation professionnelle, lors d’une rencontre portant sur le thème : «Formation, emploi et employabilité», organisée par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) dans le cadre de la seconde édition des «Journées des entreprises algériennes». Dès l’entame, le président du FCE, Réda Hamiani, a mis en exergue la problématique relationnelle entre l’éducation et la formation professionnelle, d’une part, et le développement économique et social, d’autre part. «Pour une économie développée et diversifiée, il est impératif d’asseoir une politique renouvelée d’éducation, d’enseignement supérieur et de formation professionnelle», a-t-il insisté. Le taux de chômage en Algérie était de 21% l’année dernière. Plus de 200 000 diplômés sortent de l’université chaque année, et alors que 27% de jeunes Algériens sont à la recherche d’un emploi, 37% des employeurs déclarent ne pas trouver ce qu’ils cherchent sur le marché du travail. Il devient clair que les centres de formation professionnelle ainsi que les universités ne répondent pas aux besoins des entreprises. Le système de formation algérien vit en totale rupture avec son environnement économique. Ce n’est guère étonnant si l’Etat algérien fait appel à la main d’œuvre étrangère pour répondre à des impératifs économiques. Les participants à cette rencontre étaient unanimes à dire qu’une gouvernance des établissements de formation et des universités est nécessaire pour une meilleure adéquation de la formation et de l’emploi, et une meilleure employabilité des diplômés, où les deux parties doivent être impliquées, à savoir l’administration et les entreprises. Une présence significative des employeurs dans ces structures renforcerait les liens et les échanges entre les deux secteurs et aiderait à améliorer l’adaptation des profils et des qualifications aux besoins des entreprises. Ceci aidera à adopter l’offre de la formation aux besoins du travail, ont jugé les spécialistes au cours de cette rencontre.
Houneïda Acil
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