Les frondeurs du RND préparent une conférence nationale
Les cadres frondeurs du RND préparent une conférence nationale qui devrait se tenir en septembre ou octobre à Alger, a-t-on appris d’une source interne au mouvement. Cette conférence serait le couronnement des conférences régionales dont la première a été organisée samedi dernier à Béjaïa, regroupant 17 wilayas de l’est du pays. En vue de réussir ce rassemblement national, les frondeurs mènent une campagne sans répit durant le mois sacré du Ramadhan afin de sensibiliser le maximum de militants possibles quant à la «justesse» de leur combat pour redresser et sauvegarder le RND. «L’engouement enregistré lors de la conférence de la région est du pays tenue à Bejaïa confirme le malaise et le sentiment d’injustice qui règnent au sein de notre parti. Nous œuvrons à fédérer toutes ces forces militantes pour remettre le parti sur les rails. Les frondeurs rejettent l’offre de dialogue faite par le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, le considérant comme le principal responsable de la situation de crise dans laquelle se trouve le parti. «Nous ne pouvons pas prendre langue avec celui qui est à l’origine de cette crise. Ahmed Ouyahia est assez intelligent pour bien saisir notre message. Nous réclamons son départ et l’organisation d’un congrès extraordinaire pour élire une nouvelle direction plus représentative de la base militante. Comment voulez-vous que l’on négocie avec lui une sortie de crise ?» souligne un des membres de ce mouvement pour la sauvegarde du RND. Pour ce frondeur, Ahmed Ouyahia «incarne l’échec de la politique suivie par le parti depuis une dizaine d’années. Les résultats électoraux obtenus depuis les législatives de 2002 en sont la preuve ». Le RND a décroché 68 sièges contre 217 à son principal rival le FLN. Les redresseurs se basent sur ces «résultats peu honorables» pour s’attaquer à M. Ouyahia, qu’ils accusent d’avoir exclu les cadres militants actifs et ouvert les portes du parti à l’argent sale et à l’affairisme. Les principaux meneurs de ce mouvement de redresseurs sont Tayeb Zitouni, P/APC d’Alger-Centre, Nouria Hafsi, secrétaire générale de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Ahmed Boubrik, journaliste, et Belkacem Benhassir, membre du Conseil national. Ahmed Ouyahia avait chargé, la semaine dernière, Khalfa Mbarek de prendre attache avec les frondeurs en vue d’écouter leurs préoccupations et d’essayer de les prendre en charge. Ahmed Ouyahia cherche ainsi à régler cette «mini-crise» pour mieux aborder les prochaines élections locales qui auront lieu le 29 novembre prochain. Mais les redresseurs semblent avoir d’autres plans qui ne cadrent pas avec ceux de la direction du parti. L’affrontement pourrait être dur entre les deux parties.
Sonia B.
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