Le père d’un collégien à Bouteflika : «Votre frère a saboté mon fils !»
Le père du jeune Amir Boucherchalli s’est plaint auprès d’«algeriepatriotique» d’un grave cas d’injustice dont est victime son fils, élève dans un collège privé situé dans la banlieue ouest de la capitale. L’élève aurait été recalé à cause d’une altercation qui l’a mis aux prises avec le fils d’un proche du président de la République, élève dans la même classe. Le père ne comprend pas comment les notes de son fils, qui étaient bonnes durant tout son cursus, ont baissé «d’une façon étonnante» à la fin de l’année, c’est-à-dire après l’incident. «Si mon fils a obtenu de bons résultats aux examens du BEM, ses notes au troisième trimestre ont été étrangement mauvaises et de très loin inférieures à celles qu’il a obtenues lors des trimestres précédents», raconte le père de cet élève qui pense que son fils paye pour son attitude envers son camarade «privilégié». «Mon fils était dans la même classe que le fils d’un proche du président Bouteflika. Un jour, voyant qu’il était très turbulent, et qu’il gênait le reste des élèves et perturbait le cours, il lui a demandé de se taire. Ce dernier lui a alors jeté son cahier en pleine figure tout en usant d’un langage trivial et méprisant vu son statut social», raconte le père, désabusé. Les deux enfants ont failli en arriver aux mains, précise-t-il, ajoutant que seul son fils a été convoqué par la directrice et sévèrement réprimandé. «Nous avons cru, à tort, que tout était rentré dans l’ordre, mais le camarade de mon fils est venu accompagné de son père, qui l’a agressé verbalement et menacé de représailles.» Le proche du Président ne bluffait pas, puisque le fils de notre interlocuteur a été contraint de refaire l’année, «à cause de ce triste épisode», regrette ce père impuissant devant cette injustice criante. «J’interpelle le président de la République pour que ce genre de dépassements ne se reproduisent plus et que mon fils soit rétabli dans ses droits», a-t-il lancé, en se disant persuadé que Bouteflika «n’est pas au courant de l’incident et qu’il n’aurait jamais permis un tel abus de pouvoir».
Sonia B.
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