Sonatrach : le préjudice estimé à plus de 30 milliards de dinars
Le préjudice causé par le scandale des marchés douteux de la Sonatrach est évalué à plus de 30 milliards de dinars, selon le rapport remis au juge d’instruction en charge de cette affaire. Cette évaluation a été faite à la demande du juge d’instruction le 23 novembre dernier. Ce dernier avait en effet exigé aux techniciens de déterminer avec exactitude le préjudice financier engendré par les quatre contrats qui font encore l’objet d’une minutieuse enquête judiciaire, en faisant la comparaison avec des marchés similaires octroyés avant et après l’éclatement du scandale en décembre2009. Juste après son installation en novembre 2011, Abdelhamid Zerguine, PDG de la compagnie, avait parlé d’un important préjudice financier engendré par ces contrats controversés. Le marché de réalisation du GK3 a occasionné des pertes de plus de 25 milliards de dinars. Celui relatif à la télésurveillance a induit des pertes estimées à 1,977 milliards de dinars. Et ce n’est pas tout. La rénovation de l’immeuble Ghermoul, ancien siège du ministère de l’Energie récupéré par le groupe, a également coûté excessivement cher à la compagnie. Ce marché, dont l’étude technique a été attribuée au bureau CAD et la réalisation à la société allemande IMTECH, a coûté 75 % de plus par rapport à d’autres projets de la même envergure. Ce préjudice va être déterminant dans la suite de l’instruction et de l’issue même du procès dont la date n’a pas été encore fixée. Une première affaire, celle des contrats de gré à gré entre Cogiz et Safir portant sur la réalisation d’un centre de stockage d’azote liquide, a été jugée en 2011 à Oran. L’ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, a été condamné à deux années de prison dont une année ferme et son principal collaborateur, Abdelhafid Feghouli, à une peine d'un an de prison dont quatre mois fermes.
S. Benslimane