Sit-in des rappelés de l’armée à la gare routière d’Alger
Les rappelés du Service national durant la décennie 1990 ont observé, ce lundi, un sit-in au niveau de la gare routière d’Alger. Des dizaines d’anciens militaires, venus des quatre coins de l’Algérie pour réitérer leurs revendications, se sont rassemblés à l’intérieur de cette enceinte, entourés d’un important dispositif policier. Les organisateurs disent avoir choisi la gare routière pour éviter aux manifestants des déplacements « inutiles » au centre-ville.
« Nous avons déjà essayé de tenir des rassemblements au centre d’Alger, mais l’importance du dispositif sécuritaire nous a contraints d’y renoncer. Ici à la gare routière, personne ne peut nous empêcher de le faire. C’est un point de ralliement par excellence », souligne Mohamed M., un des organisateurs de cet énième sit-in. Certains protestataires ont été, cependant, bloqués, notamment à Blida et Chlef.
La colère de ces rappelés de l’ANP qui ont grandement contribué dans la lutte antiterroriste était visible sur leurs visages. « Nous ne pouvons pas nous taire. Nous avons sacrifié notre jeunesse pour aider notre pays à retrouver la paix et la sécurité. Aujourd’hui, nous nous retrouvons marginalisés sans travail ni avenir. Nous voulons un geste de reconnaissance », fulmine un manifestant qui dit avoir servi deux années supplémentaires à Sidi Bel-Abbès. Les protestataires ont réitéré les revendications chères à leur collectif, notamment un statut particulier des anciens rappelés du Service national qui permettra de prendre en charge les blessés, les morts, les traumatisés, mais aussi les chômeurs.
« L’Etat algérien doit répondre à nos revendications légitimes ne serait-ce qu’à titre de reconnaissance pour le devoir accompli, car quand l’Algérie était à genou, nous avons répondu à l’appel de la patrie et certains d’entre nous ont été blessés, ont subi des traumatismes et même perdu leur travail », relève un manifestant venu de Tizi Ouzou. Le sit-in s’est déroulé sans incident. « On ne demande que nos droits », lâche un autre.
A rappeler que ces anciens militaires ont été mobilisés durant la période 1995 -1999, après avoir terminé leur Service national, pour les besoins de la lutte antiterroriste. Aucun chiffre officiel sur leur nombre n’est disponible.
S. Benslimane
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