Mort d’Ariel Sharon : les «démocraties» occidentales pleurent un criminel de guerre
Quand on parle du bourreau de Sabra et Chatila, tout le monde sait qu’il s’agit d’Ariel Sharon, l’ancien Premier ministre israélien, décédé samedi après un coma de huit ans à la suite d’une attaque cérébrale en 2006. Il a été le responsable des massacres dans ces deux camps de réfugiés palestiniens au Liban, en 1982. C’est son acharnement à garantir la sécurité de l’entité sioniste, par tous les moyens, qui a été salué par ses amis américains Obama, Biden et Kerry. Voilà un criminel de guerre dont on attendait qu’il soit jugé par la Cour pénale internationale (CPI), qui est, au contraire, couvert d’éloges par les dirigeants occidentaux tout simplement parce qu’il a servi Israël. Mais les temps ont changé. Dans son message de condoléances, le président américain est contraint de reconnaître l’existence d’un Etat palestinien à côté de l’Etat israélien. Ariel Sharon, lui-même, avait été obligé, en 2005, un an avant la maladie qui l’a plongé dans le coma, d’ordonner l’abandon de l’occupation par l’armée israélienne de la bande de Ghaza. Et il était encore dans le coma, il y a un peu plus d’un an, quand l’Assemblée générale des Nations unies accordait à la Palestine le statut d’État observateur. Comment aurait-il accueilli cette mauvaise nouvelle pour lui ? A quoi ont servi ses faits d’armes constitués d’agressions, de provocations et de vexations en permanence à l’égard des Palestiniens ? Ils ne changeront rien au cours de l’histoire qui va vers l’établissement d’un Etat palestinien sur les frontières de juin 1967. Parmi les «faits d’armes» qui suscitent apparemment l’admiration de ses amis occidentaux, citons son incursion fin septembre 2000 dans la mosquée d’Al-Aqsa, véritable geste provocateur qui a déclenché la seconde Intifada contre Israël. Il a été également à l’initiative de la construction du mur qui a séparé des familles palestiniennes. Ce mur empiétant sur les terres des Palestiniens a ensuite servi les projets d’implantation et d’extension des colonies juives que Netanyahou s’entête à poursuivre avec le projet de milliers de constructions nouvelles dans les territoires occupés. Où est cette prétendue démarche de paix, même tardive, avec les Palestiniens, que les dirigeants occidentaux brandissent pour faire oublier les crimes du bourreau de Sabra et Chatila ?
Kamel Moulfi
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