Obama aux dirigeants du monde : «Oui, nous lisons votre courrier et écoutons vos communications !»
Le récent discours du président américain Barack Obama sur les écoutes de la National Security Agency (NSA) n’exprime aucun regret sur l’espionnage systématique imposé à tous les pays du monde. Il n’apporte également aucun élément permettant d’espérer l’arrêt de ces écoutes programmées et revendiquées sans état d’âme par le président américain. Ce dernier non seulement confirme et assume cette politique, mais il avertit qu’elle se poursuivra : «Nos agences de renseignement continueront à recueillir des informations concernant les intentions de gouvernements dans le monde entier, comme le font les services de renseignement de tous les autres pays. Nous n’allons pas nous excuser d’avoir des services qui pourraient bien être plus efficaces.» Une arrogance affichée et assumée de mettre le monde sous la loupe des Américains pour sauvegarder leurs intérêts, mais aussi pour orienter les événements à leur convenance. Au lieu d’exprimer des regrets quant à l’ampleur prise par ses écoutes, Obama, sous couvert de réorganiser les services concernés, annonce une «amélioration» des écoutes obtenues à travers le monde. «Je consacrerai les ressources qu’il faut pour centraliser et améliorer la procédure que nous utilisons pour répondre aux requêtes étrangères d’assistance judiciaire, tout en prenant soin de maintenir nos normes élevées de la protection de la vie privée et d’aider nos partenaires étrangers à lutter contre la criminalité et le terrorisme», a-t-il notamment souligné dans son discours prononcé au département de la Justice. Obama annonce aussi que le département d’Etat désignera «un haut responsable qui sera chargé de la diplomatie relative aux questions ayant trait à la technologie et au renseignement d'origine électromagnétique». En fait, au lieu de mettre fin aux procédures décriées en premier lieu par ses alliés, tels que la chancelière allemande Angela Merkel qui a vu son téléphone portable personnel espionné, il a au contraire décidé de mieux organiser ces services que l’on qualifie généralement d’occultes et mystérieux en organismes «ordinaires». Obama promet cependant que la collecte en vrac du renseignement d'origine électromagnétique ne sera utilisée que pour répondre à des besoins précis en matière de sécurité. Un objectif dont seuls les Américains décideront de la portée et des moyens nécessaires pour le réaliser.
Meriem Sassi
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