Le chaos s’installe à Ghardaïa : des familles entières jetées à la rue
La situation s’enlise dans la vallée du M’zab. De nouveaux affrontements ont été enregistrés dans la daïra de Berriane, jusque-là épargnée par les heurts qui perdurent depuis décembre dernier. Des individus inconnus se sont attaqués à des magasins et autres biens qu’ils ont pillés. Selon un bilan provisoire, cinq locaux commerciaux ont été incendiés lors des derniers affrontements qui ont éclaté dans la nuit du vendredi à samedi. Plus de 90 familles mozabites ont été forcées de quitter leurs maisons sous la menace de groupuscules criminels qui sèment la terreur dans la vallée. Ces familles, qui ont lancé un cri de détresse à travers un communiqué, affirment avoir tout perdu. «Nous sommes 93 familles mozabites à avoir tout perdu lors de ces événements douloureux. Nous tenons à souligner que nous avions été expulsés de nos maisons qui ont été par là suite brûlées. Nous appelons le président de la République à intervenir pour faire revenir la paix et la sécurité dans la région», lancent ces familles en détresse. Ces familles parlent d’une «situation grave» qui risque de faire plonger toute la région dans une crise inextricable. Les représentants des Mozabites appellent l’Etat pour garantir la sécurité des biens et des personnes. Ils crient contre l’injustice et continuent d’exiger une enquête sur l’arbitraire dont sont victimes des membres de leur communauté. De leur côté, les représentants de la communauté malékite appellent la population, quelles que soient son origine, sa confession ou son identité, à éviter de tomber dans le piège de «ceux qui poussent à la fitna». La ville de Ghardaïa est toujours sous haute tension. Les commerces sont majoritairement fermés. Les habitants restent enfermés chez eux. Le spectre de nouveaux affrontements meurtriers plane encore sur cette ville fantôme. Les foyers de tensions se multiplient et la crise s’étend vers d’autres villes environnantes. Les appels au calme ne semblent pas avoir été entendus. Le gouvernement est à nouveau appelé à apporter une solution à cette crise qui empoisonne la vie à la population. Le Premier ministre, dont la première initiative a échoué, est vivement interpellé par les deux communautés pour faire revenir la sécurité et la paix dans cette wilaya.
Sonia B.