Grève à l’école : guerre des chiffres entre la tutelle et les syndicats

La grève dans le secteur de l’éducation à laquelle ont appelé deux syndicats autonomes s’est poursuivie aujourd’hui. Le taux de suivi a été aussi élevé qu’au premier jour, ont indiqué les organisateurs, à savoir l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) et le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest). Dans les deux paliers, primaire et moyen, l’Unpef indique que le taux de suivi a été entre 40% et 90%, contestant ainsi les chiffres du ministère. Le département de Abdelatif Baba Ahmed a avancé le taux de 11% au deuxième jour. Cela alors que le Snapest, de son côté, a donné un taux national global de 63,64%. Les deux syndicats accusent ainsi le ministère de fuite en avant. Pour le Snapest de Meziane Meriane, la tutelle a ainsi préféré tourner le dos aux revendications des travailleurs, «s’employant ainsi à discréditer le mouvement de grève au lieu de se pencher sur les problèmes posés». Le chef du cabinet du ministère de l’Education nationale, Abdelhamid Hedouas, a indiqué ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale que la révision du statut particulier du personnel du secteur «n’est pas à l’ordre du jour actuellement», invitant à nouveau les syndicats à la table des négociations. Pour ce responsable, il est inconcevable de changer du jour au lendemain les lois de la République. Le statut particulier du personnel de l’éducation a été élaboré en 2008 et amendé en 2010, suite à un large mouvement de grève mené par les syndicats du secteur pour remédier aux «défaillances» contenues dans le texte. «Il est inconcevable de changer des lois de la République chaque deux ans», a précisé M. Hedouas, pour qui les revendications relevant du ministère ont été déjà satisfaites. Ces syndicats ont également accusé la tutelle de n’avoir pas fixé un calendrier pour la concrétisation des autres revendications socioprofessionnelles. Pour ces syndicats, l’avenir est flou et beaucoup de choses méritent d’être clarifiées. Les syndicats qui procéderont à partir de demain à l’évaluation de ces deux jours de grève risquent de reprendre la contestation dès la semaine prochaine, en raison de l’attitude jugée «inflexible» du ministère par rapport à leurs revendications dont ils défendent bec et ongles la légitimité.
Sonia B.
 

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