Ahmed Benbitour : «Le pouvoir a l’intention de truquer les prochaines élections»
Dans une déclaration à Al-Jazeera, l’ancien chef de gouvernement et candidat à la prochaine présidentielle, Ahmed Benbitour, a appelé toutes «les parties au pouvoir» à «faire de cette échéance électorale une chance pour provoquer un changement pacifique dans le pays». Evoquant «l’opacité» qui continue à entourer la candidature du président sortant, Benbitour juge que «cette attente du pouvoir jusqu’à la dernière minute pour désigner son candidat est la preuve que ce pouvoir à l’intention de truquer les élections». Cela ne l’empêchera pas de maintenir sa candidature, en dépit des appels au boycott lancé par ses alliés du RCD et du MSP. Cela dit, Benbitour ne croit pas à l’existence d’une «lutte des clans» au sein du pouvoir autour de ces élections. Il ne pense pas, non plus, que le conflit intercommunautaire qui secoue la wilaya de Ghardaïa depuis quelques mois «ait un lien avec l’élection présidentielle». Commentant pour la première fois les événements qui ont endeuillé cette région dont il est originaire, Benbitour évacue indirectement toute hypothèse de manipulation. Il estime que ce qui s’y est passé «est un signe de déliquescence de l’Etat, où l’Etat est incapable d’assurer la protection des personnes et des biens et de faire respecter la loi». Concernant son programme électoral, le candidat Benbitour s’engage à diversifier les activités économiques du pays et à encourager la création des petites et moyennes entreprises. Il promet de s’attaquer à «la pieuvre de la corruption». Son plan prévoit également de débloquer 3 milliards de dollars en trois ans pour le développement des régions du Sud, en guise de rempart contre d’éventuels périls venant de la région subsaharienne.
R. Mahmoudi