Une marche pacifique dispersée à Ghardaïa
L’enterrement ce matin d’un jeune homme de 35 ans, Bachir Baheddi, assassiné il y a quelques jours à Ghardaïa, a été suivi d’une marche pacifique rassemblant un grand nombre de citoyens voulant marquer leur désapprobation de la situation d’insécurité qui prévaut dans leurs quartiers, depuis plusieurs semaines. La marche qui s’est ébranlée à partir du cimetière de la ville a été rapidement dispersée, sans aucun incident, par les forces de la gendarmerie qui, après quelques pourparlers avec les citoyens, ont réussi à les convaincre de mettre fin dans le calme à leur action de protestation pacifique. La situation demeure cependant tendue dans toutes les localités de la ville où, chaque quartier, bien qu’étroitement encadré par les forces de l’ordre, est surveillé par les habitants qui ont institué des tours de garde dans le but d’assurer leur sécurité et celle de leurs proches. Une démarche de grande vigilance qui renseigne sur la précarité de la situation et la persistance des causes qui ont amené cette ville à la réputation paisible à s’enflammer sous le coup d’affrontements entre bandes se définissant comme malékite ou ibadite. Il est à rappeler que jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, a effectué un déplacement à Ghardaïa en compagnie du général-major Abdelghani Hamel et du chef du commandement de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteïlla. Après une rencontre avec les familles des victimes, le ministre a annoncé l’installation d’un centre opérationnel de sécurité cogéré par la Gendarmerie et la Sûreté nationales afin de rétablir l’ordre à Ghardaïa. «L’Etat va agir avec rigueur et équité, conformément aux décisions de justice, contre les personnes malveillantes et les fauteurs de troubles», a-t-il souligné. Sur place, Belaïz a affirmé que l’Etat était «déterminé» à appliquer les lois de la République dans «toute leur rigueur» contre quiconque «portera atteinte» à la sécurité de l’individu et de ses biens. Il a précisé que le dispositif de sécurité dans la région de Ghardaïa sera «multiplié par trois, voire quatre, pour restaurer définitivement l’ordre et le calme». «Les rues, les quartiers et les communes de la wilaya de Ghardaïa seront sécurisés», avait-il affirmé. Après plusieurs semaines d’affrontements, on déplore cinq morts et plus d’une centaine de blessés ainsi que d’importants dégâts matériels dont une centaine de locaux et de maisons incendiés
Meriem Sassi