Le général Hassan a voulu protéger des documents secrets et demandé une passation de consignes
Les médias se sont emparés de la nouvelle de l’assignation en justice du général Hassan, responsable de la lutte antiterroriste au sein des services secrets, allant jusqu’à inventer des griefs fictifs et imaginer des scénarios hollywoodiens. Pourtant, une source proche du dossier a indiqué à Algeriepatriotique que cet officier supérieur «a agi exactement comme un soldat de son rang devait agir». En effet, explique notre source, le général Hassan, une fois mis à la retraite, devait quitter son poste le 5 février dernier. Mais avant cela, le concerné avait demandé qu’un successeur soit désigné pour lui confier les documents de travail ultraconfidentiels qu’il détient dans le cadre de l’exercice de ses fonctions et d’effectuer une passation de consignes en bonne et due forme avec l’officier qui doit prendre la relève avant qu’il quitte définitivement son poste. Mais à la date échue, explique notre source, aucun successeur n’avait été désigné et le général Hassan s’est retrouvé dans une situation telle qu’il ne pouvait pas partir et laisser derrière lui «un bureau vide et des documents sensibles sans qu’il soit certain qu’ils ne tombent pas entre de mauvaises mains après son départ». Cette attitude «normale» de celui qui est connu pour avoir mené une lutte implacable contre le terrorisme lui a valu d’être déféré devant le tribunal militaire de Blida pour «insubordination». L’affaire aurait pu en rester là et être réglée sans toute cette «mauvaise publicité» si elle n’avait pas coïncidé avec une campagne de dénigrement d’une rare violence contre le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) auquel appartient ce général admis tout à fait normalement à la retraite. Certains médias, qui se sont spécialisés dans la gestion des ressources humaines au sein du DRS, s’empressent, depuis un certain temps, d’annoncer les départs des officier supérieurs de l’ANP – plus particulièrement du DRS – avec une arrière-pensée malsaine évidente. Ils insinuent, par là même, que tout remplacement au sein de cette entité «obéit forcément» à une lutte de clans et «cache des règlements de comptes» entre les différents centres de décision «pour des raisons éminemment politiques». Or, précise notre source, l’âge avancé de ces officiers supérieurs et leurs états de service font que l’armée doit et devra dans les mois et les années à venir renouveler sa hiérarchie. Le départ de tous les responsables militaires actuels, y compris le chef d’état-major et le patron du DRS, est une question de temps. «Les deux hommes ayant pour dernière mission de préparer une relève capable d’achever le travail de professionnalisation de l’armée entamé depuis plusieurs années», conclut-elle.
Karim Bouali