Ce qui s’est dit entre Louisa Hanoune et Gaïd Salah

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a profondément discuté de la situation du pays avec le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, le général de corps d’armée Gaïd Salah. Lors d’un tête-à-tête qu’elle a eu avec lui jeudi dernier, Mme Hanoune a demandé des réponses claires au chef d’état-major sur les questions brûlantes de l’actualité nationale, dont les interrogations sur l’unité de l’armée. Elle a particulièrement mis en avant les tentatives de déstabilisation de l’ANP à travers notamment les attaques virulentes d’Amar Saïdani, secrétaire général du FLN. Des attaques qu’elle a, au passage, dénoncées une nouvelle fois. Elle lui a également demandé à faire connaître sa position par rapport à tout ce qui a été dit par le secrétaire général du FLN sur l’incapacité du DRS et de l’armée en général à protéger le pays en citant les affaires de Tiguentourine et de Tibhirine. Des déclarations, comme elle l’a fait savoir au chef d’état-major, qui ouvrent la porte à l’intervention étrangère sous le motif que l’armée algérienne est incapable d’assumer sa mission de sécurité nationale et de défense de l’intégrité territoriale du pays. Louisa Hanoune a insisté sur ce qu’elle a qualifié de «manœuvres internes et extérieures» visant l’Etat-nation. Le chef d’état-major l’a renvoyée au communiqué du président de la République qui interdit toute atteinte à l’institution militaire sous quelque motif que ce soit. Gaïd Salah s’est contenté de s’aligner sur la déclaration du chef de l’Etat, lui qui n’a pas réagi de manière officielle par rapport aux attaques d’une rare virulence contre le patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Le général de corps d’armée Gaïd Salah a tenté de rassurer Louisa Hanoune sur la non-implication de l’armée dans les affaires politiques en lui affirmant que les militaires auront à accomplir leur devoir électoral comme tout citoyen algérien conformément à la loi électorale.
Sonia B.