Répression des manifestations : Hamel rejette la responsabilité sur l’administration
Lors d’un point de presse tenu aujourd’hui dimanche dans son cabinet, le directeur de la DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, a tenté de justifier l’intervention de la police pour réprimer les manifestations hostiles au quatrième mandat, en déclarant que «la police était réquisitionnée par l’administration». Prié d’être plus précis sur l’autorité qu’il visait, le patron de la police lâchera qu’il s’agit du wali d’Alger qui, selon l’orateur, «a agi conformément à ses prérogatives, étant donné que cette intervention se limitait au Grand Alger». Hamel explique, à ce propos, que le ministère de l’Intérieur, autrement dit sa tutelle, ne serait habilité à réquisitionner les forces de l’ordre qu’en cas d’intervention à l’échelle nationale. Le DGSN se défendra tout au long de son intervention de toutes velléités antidémocratiques, en se présentant lui-même comme «démocrate», sans doute pour réagir à tous les accusations qui se multiplient contre l’institution qu’il dirige, notamment depuis les événements de la vallée du M’zab, où les forces de sécurité, police en tête, s’étaient fortement mobilisées durant plusieurs semaines pour essayer de mettre fin aux violences urbaines, d’une nature plutôt complexes, qui ont fait plusieurs morts. D’ailleurs, la DGSN a pris des mesures de sanction à l’encontre de trois officiers de police suite à une enquête qui a conclu à de graves dépassements, et multiplié les mises en garde à l’adresse des policiers contre toute conduite malveillante au cours de leurs interventions. N’empêche que des activistes et des associations de défense des droits de l’Homme se sont emparés de certains cas de dépassements et de maltraitance subis par des citoyens pour accabler ce corps de sécurité et l’accuser de systématiser ces pratiques. La police était une nouvelle fois montrée du doigt par les médias, pendant les protestations anti-quatrième mandat à Alger, où les manifestants ont été empêché d’organiser leur action et certains d’entre eux malmenés et embarqués dans des fourgons de police devant les caméras du monde entier.
R. Mahmoudi