Des citoyens appellent à boycotter les produits du FCE
«Devant l'allégeance du FCE à Bouteflika, nous appelons les Algériennes et les Algériens à boycotter les produits des opérateurs impliqués.» C’est l’appel lancé, hier sur les réseaux sociaux, au boycott des produits des opérateurs économiques qui soutiennent le président sortant pour un 4e mandat. Une liste a même été établie contenant les noms des membres du Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui se sont ralliés au candidat Bouteflika, avec les noms des marques qu’ils commercialisent. «Ils (les membres du FCE, ndlr) participent activement aux malheurs des Algériens (…) Ils échangent des soutiens factices contre des marchés juteux et en monnaie sonnante et trébuchante. Boycotter leurs produits est bien plus qu’un acte citoyen ; c’est un devoir sacré envers la nation Algérie», lit-on sur les forums. Les noms des membres du FCE qui ont voté en faveur du candidat sortant sont publiés au fur et à mesure sur la Toile ; parmi eux, Farid Tayeb Ezzeraimi, propriétaire de SIM, Mourad Eulmi, directeur général de Sovac, le groupe Mazouz, propriétaire de la marque de véhicules Mazouz, Mohamed Bairi, PDG du groupe Ival, Réda Hamiani, propriétaire de la marque de chemises Redman et représentant de la marque Red Bull, le groupe ETRHB d'Ali Haddad, propriétaire de Dzair Tv, et le groupe agroalimentaire Amor Benamor. Très divisé sur le soutien à Bouteflika, arraché au forceps, le FCE connaît actuellement un véritable malaise, car une bonne partie de ses membres veulent être à l’écart du jeu électoral. Un soutien qui, rappelons- le, a provoqué une scission au sein de cette organisation censée rester à l’écart de la politique. Slim Othmani, membre de cette organisation patronale et président du think tank Care, a claqué la porte, motivant sa démission par «le peu de respect qui a été accordé, tant aux membres qu’au règlement intérieur de cette institution qui méritait bien mieux que cette mascarade de soutien électoral». D’autres membres ont protesté contre l’instrumentalisation de cette organisation patronale à des fins électoralistes, évoquant une entorse au règlement intérieur.
Houneïda Acil