Sellal : «La lettre de Bouteflika a été rédigée depuis longtemps et n’est pas une réponse à Zeroual»
A aucun moment, dans son intervention, hier, sur la chaîne de télévision Dzaïr TV, le directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika n’a conditionné l’exécution du programme de ce dernier par sa victoire à l’élection présidentielle. «La Constitution sera amendée au courant de l’année en cours», a-t-il affirmé avec l’assurance ostentatoire que tous les autres candidats seront défaits le 17 avril prochain. Abdelmalek Sellal a, d’ailleurs, révélé que la nouvelle mouture de la Constitution était prête depuis belle lurette et qu’elle revenait effectivement à la situation antérieure ; celle de la limitation des mandats présidentiels. L’ancien Premier ministre a réaffirmé, dans le même contexte, l’absence du poste de vice-président dans la Constitution que Bouteflika veut léguer à l’Algérie avant son départ du pouvoir, «à moins qu’un changement y ait été apporté après ma démission», a observé Abdelmalek Sellal. Le directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika a également révélé que la lettre que le candidat à sa propre succession a rendue publique il y a quelques jours a été rédigée par le Président lui-même «bien avant sa diffusion». «Cette lettre n’est pas une réponse à celle de l’ancien président de la République Liamine Zeroual», a martelé Sellal, ajoutant qu’Abdelaziz Bouteflika «l’avait préparée et gardée à son niveau» et qu’il «attendait le moment propice pour la rendre publique». Si on ne peut pas démentir le directeur de campagne de Bouteflika sur la date de la rédaction de cette lettre, il est difficile, néanmoins, de ne pas entrevoir une relation directe entre le message de Liamine Zeroual et le choix de la date de la diffusion de ce qui s’apparente bel et bien à une «réplique» du président-candidat. Fidèle à ses raisonnements simplets et ses formules nigaudes, Abdelmalek Sellal n’a pas cessé de jurer à qui veut l’entendre que Bouteflika «est marié avec Algérie». Une formule imagée, censée décrire l’attachement viscéral du candidat qu’il représente à une Algérie qu’il a soumise à ses oukases et à qui il dénie le droit de confier sa gestion à ses enfants aptes.
M. Aït Amara