Benatallah à Algeriepatriotique : «Les Etats-Unis et le Qatar ont imposé leur calendrier à l’Algérie»
«Les visites du secrétaire d'Etat américain et de l'émir du Qatar sont en relation directe avec le déroulement de la campagne électorale pour le scrutin présidentiel du 17 avril», a indiqué l’ancien secrétaire d’Etat Halim Benatallah à Algeriepatriotique. «Ces deux visites se devaient d'être reportées», a-t-il estimé, considérant que «c'est une interférence directe dans les affaires intérieures de notre pays». «C'est un indice très net de la vulnérabilité des autorités politiques aux pressions extérieures», a expliqué M. Benatallah qui interprète cette double visite en pleine campagne électorale comme un «message qu’elles (les autorités politiques) sont sur une position défensive vis-à-vis de la communauté internationale». «Il est clair, précise encore l’ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, qu'en acceptant ces deux visites, elles attendent en retour une forme de caution et sacrifient le principe cardinal de la non-ingérence sur l'autel d'un quatrième mandat». Pour Benatallah, le pouvoir actuel «invite ainsi les puissances étrangères à se prononcer et à légitimer un quatrième mandat éventuel». Pour le membre du staff de campagne de Benflis, Bouteflika «va s'atteler à donner des gages et va vulnérabiliser notre pays au lendemain du 17 avril, parce que l'Algérie aura à en payer le prix et le prix le plus fort». Fustigeant le Qatar, Halim Benatallah souligne que cet émirat «est le dernier venu» sur la scène internationale et qu’il entretient «de très bonnes relations avec Israël». Pour lui, le Qatar «s'est forgé un rôle de fauteur de troubles y compris dans notre voisinage et dans le sien propre. Il agit pour compte et a un rôle malsain». Et de s’interroger : «Pourquoi lui reconnaître cette stature et, de fait, lui reconnaître un rôle de conseiller dans nos affaires intérieures ?» Selon l’ancien ambassadeur, Doha «se positionne en médiateur dans la conduite des affaires de l'Algérie.. Quelle que puisse être la teneur de son message, cela est proprement inadmissible». Quant à la visite du secrétaire d'Etat américain, «l'ordre du jour routinier annoncé est en complet décalage avec la conjoncture exceptionnelle vécue par notre pays», estime-t-il, en expliquant que «nos autorités ne trouvant pas d'arguments suffisamment solides pour justifier cette intrusion en pleine campagne électorale, lui aussi (John Kerry) a imposé son calendrier et il n'y a aucune fierté à s'en prévaloir comme l'a fait le directeur de campagne d'un candidat», allusion à Bouteflika. «De toutes les manières, conclut Benatallah, l'Algérie de 2014 est loin de répondre aux standards américains en matière de démocratie et de bonne gouvernance».
Mohamed El-Ghazi