Les manifestants assiègent la maison de la culture de Béjaïa : le meeting de Sellal empêché
Le meeting que devait tenir Abdelmalek Sellal à Béjaïa a été empêché par des centaines de jeunes manifestants. A l’heure où nous écrivions cet article, le directeur de campagne de Bouteflika était toujours coincé à l’aéroport de Béjaïa, alors que les invités et les journalistes, enfermés depuis des heures dans la maison de culture, sont évacués par les services de sécurité. Tôt dans la matinée, les jeunes ont bloqué l’axe principal menant au centre-ville au niveau des «Quatre chemins», rendant impossible le passage du cortège officiel. Les manifestants ont commencé à affluer en groupes vers le centre-ville, dès qu’ils ont appris la nouvelle de la tenue d’un meeting réservé à des travailleurs ramenés par bus et aux journalistes. Les organisateurs croyaient pouvoir ainsi contrôler l’assistance et éviter des problèmes à Sellal lors du meeting, mais c’était sans compter sur la mobilisation des jeunes de la ville de Béjaïa qui ont encerclé, dès 10h, la maison de la culture pour dire leur refus du meeting dédié au 4e mandat de Bouteflika. Les accès de la maison de la culture où devait débuter le meeting à 11h ont tous été bloqués, cloîtrant les invités et les journalistes à l’intérieur. Ces derniers ont vécu de longs moments d’angoisse et ils n’ont pu en sortir qu’en s’engouffrant pour certains par petits groupes dans les fourgons de police, ou en escaladant, pour d’autres, les murs d’enceinte pour retrouver leur liberté. Les manifestants ont scandé des heures durant des slogans hostiles au pouvoir et harcelé les forces de l’ordre par des jets de pierres après avoir réussi à forcer des barrières de sécurité, mais sans pouvoir pénétrer dans la salle. Les forces de police déployées se sont contentées, pour leur part, de contenir les jeunes à l’extérieur de la maison de la culture sans effectuer d’arrestations. L’annulation forcée du meeting de Béjaïa est un autre déboire pour Sellal qui a également annulé sa visite à Batna où il est désormais indésirable suite à sa lourde blague sur les Chaouis.
De Béjaïa, Rabah Aït Ali