Un pique-nique républicain géant à la Madrague le jour du vote
Un groupe de citoyens venus de divers horizons lance une action pour apaiser les esprits, visiblement trop chauffés durant la campagne électorale. Ce groupe de jeunes, qui ne manquent apparemment pas d’idées, annonce l’organisation le jour même du scrutin, à savoir le 17 avril, d’un pique-nique républicain géant à la plage de la Madrague, sur la côte ouest d’Alger. Ce pique-nique est ouvert, précisent les initiateurs, «à tout le monde, à tous ceux qui croient au vivre-ensemble et qui veulent vivre-ensemble» dans le calme et loin de la haine véhiculée par certaines télévisions privées qui sèment les germes de la division et de la fitna. «Votants et non-votants, concernés et non concernés, quelle que soit votre opinion, quelle que soit votre position par rapport à cette élection, vous êtes les bienvenus», écrivent-ils dans la lettre d’invitation postée notamment sur les réseaux sociaux. Les gens peuvent aller en famille, enfants compris. «Ramenez vos sandwiches, vos guitares, car nous chanterons notre Algérie moderne et républicaine», soulignent-ils, eux qui rêvent d’«une véritable Algérie plurielle où tout le monde, quelle que soit son opinion, pourra vivre tranquillement ». Aucune banderole, aucun signe politique distinctif, aucune affiche de candidat et aucun slogan politique ne sera autorisé. Seul le drapeau national est admis à ce pique-nique bien spécial. Le but recherché par les initiateurs de ce pique-nique est de prouver au monde entier qu’il est possible de vivre ensemble en Algérie «Malgré nos différences, malgré nos divergences d'opinion, nous savons vivre ensemble, nous voulons vivre ensemble», insistent-ils. «A quelques jours de la fin de la campagne électorale et du début du scrutin, les esprits s’échauffent dangereusement, que cela soit parmi les candidats ou bien parmi ceux qui rejettent cette élection. Débattre sans combattre est le premier des principes de la République», affirment-ils, appelant à l’esprit de responsabilité qui doit prédominer, «car le 18 avril, nous devrons reconstruire l’unité quel que soit celui qui aura été désigné. Nous devons montrer que nous savons vivre ensemble, que nous voulons vivre ensemble malgré nos différences». Pour ces initiateurs, «le vivre-ensemble est plus qu'une exigence, c’est une question de survie». Leur action s’inscrit, en effet, dans cet état d’esprit. Une louable initiative qui devrait être généralisée à travers le pays. Pourquoi pas ?
Sonia B.