Les boycotteurs veulent élargir leur front
Les partis ayant boycotté l’élection présidentielle du 17 avril lancent de larges consultations dans le but de renforcer leur front avec d’autres forces politiques qui aspirent au changement. Regroupées dans une coordination nationale, ces formations politiques, à savoir le RCD, le MSP, Jil Jadid, FJD et Ennahda, affirment ainsi ouvrir les portes à tous ceux qui veulent apporter leur contribution dans l’édifice démocratique et militer pour que la volonté populaire triomphe. Encouragé par l’abstention importante enregistrée lors du dernier scrutin (un électeur sur deux n’a pas voté), le front du boycott compte poursuivre le combat en tentant de réunir toutes les forces vives de la nation autour d’un projet commun. Cela ne pourra être concrétisé qu’à travers de larges concertations et de profondes discussions. La coordination va se réunir de manière hebdomadaire afin de poursuivre le dialogue sur les actions futures qui pourraient être fixées dans un cadre consensuel et élargi. L’annonce d’Ali Benflis de la création très prochaine d’un parti politique a été bien accueillie par la coordination qui souhaite la bienvenue à tout le monde. Cette coordination affirme avoir établi «beaucoup» de contacts, sans donner plus de détails, ni révéler l’identité des partis ou parties contactés. Elle refuse de faire dans la précipitation, préférant avancer doucement pour concrétiser ses «objectifs», à savoir unir toute l’opposition autour d’une plate-forme commune pour «provoquer le changement attendu par le peuple».
«La participation au vote n’a pas dépassé 20%»
Les partis et personnalités rassemblés dans la Coordination nationale pour le boycott de l’élection présidentielle du 17 avril ont estimé, à la suite de leur réunion d’évaluation des résultats du scrutin, que le taux de participation à ce rendez-vous électoral n’a pas dépassé les 20% et situent, par conséquent, l’abstention autour de 80%, contestant, au passage, les chiffres officiels rendus publics à ce sujet. Saluant ce qu’ils considèrent comme une «adhésion massive» du peuple algérien au mot d’ordre du boycott qu’ils ont prôné durant toute la période ayant précédé le vote, les parties impliquées dans ce rassemblement estiment, en effet, que «le taux d’abstention dépasse largement celui annoncé officiellement». «Il dépasse les 80%. Le gonflement du taux de participation n’a pas échappé au peuple algérien et l’image du jour du scrutin a démontré la désaffection des électeurs», soutiennent les boycotteurs.
Sonia B./A. Sadek