Résidence d’Etat du Club des Pins : une vingtaine de ministres sommés de rendre les clés
Une vingtaine d’anciens ministres ont été sommés de quitter la zone d'Etat du Club des Pins, vient d’apprendre Algeriepatriotique de sources sûres. Une nouvelle tentative pour déloger les anciens responsables qui «squattent» les luxueuses villas de la résidence de Club des Pins aux frais des contribuables et sans contrepartie aucune. Le même scénario se répète à chaque changement de gouvernement sans qu’aucune avancée ne soit notée dans ce dossier qui, aux yeux de la population, est devenu le symbole même de la dichotomie entre le pouvoir et le peuple, et l'incarnation de la gabegie. Beaucoup de ministres destinataires de la mise en demeure visant à récupérer les lieux rechignent à le faire, estimant qu'«ils ont rendu service à l'Etat» et que «les préavis qu'ils ont reçus sont une sorte d'insulte à leur égard». Pourquoi des ministres qui ne sont plus en fonction, et plus généralement les hauts cadres de l'Etat, considèrent-ils toujours qu'ils rendent service à la nation en assumant leur fonction ? Pourtant, comme tout cadre de l’Etat, ils exercent un travail rémunéré et accompagné en plus de gros avantages, tels que des services gratuits en tous genres et autres charges couvertes par le Trésor public, une résidence de luxe, des voitures de fonction, une protection rapprochée, etc. Ces mêmes responsables politiques répètent à qui veut bien les entendre que la situation sécuritaire s'est nettement améliorée, que le terrorisme est vaincu, que le peuple s'est réconcilié avec lui-même grâce aux louables efforts de Bouteflika. Pourquoi alors cette zone de sécurité qui rappelle la «zone verte» à Baghdad est-elle maintenue ? Pourquoi l'Etat ne la restitue-t-il pas aux citoyens ? Nombreux sont ceux qui dénoncent l’attitude de ces responsables et de leurs proches, entourés de tous les égards, dans cette zone résidentielle fermée aux gens du peuple, et réservée non seulement aux membres du gouvernement, mais aussi à d’anciens députés qui habitent par dizaines la résidence depuis les années quatre-vingt-dix. Installés avec armes et bagages, ils prennent goût au luxe offert gracieusement par l’Etat et refusent de quitter les lieux, alors qu’ils sont loin d’être démunis, ayant profité des largesses de l’Etat pendant de longues années. Les Algériens attendent depuis la fin des années difficiles du terrorisme de pouvoir circuler librement dans cette zone de loisirs proche d’Alger, mais ceux qui s’y aventurent sont éjectés par une armada d'agents de sécurité spécialement formés pour veiller à la quiétude des «nouveaux riches» dorlotés par l’Etat. Alors, au lieu des préavis renouvelés périodiquement pour tenter vainement de déloger les indus occupants du Club des Pins, à quand une véritable décision qui rende cette zone à sa vocation touristique initiale au profit de tous les Algériens ?
Meriem Sassi
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