Situation à Ghardaïa : un colonel à la retraite écrit à Sellal
Un colonel de l’ANP à la retraite, Aïssa Bazine, interpelle le Premier ministre Abdelmalek Sellal sur la dégradation inquiétante de la situation sécuritaire dans la wilaya de Ghardaïa. Cet officier retraité, qui dirige actuellement le comité de vigilance du M’zab, tire la sonnette d’alarme sur les graves menaces qui pèsent sur la population. Dans sa lettre adressée au Premier ministre, dont Algeriepatriotique détient une copie, Aïssa Bazine fait un état des lieux et met en avant l’insécurité qui touche certaines zones où les habitants n’arrivent plus à circuler librement ou vaquer à leurs affaires quotidiennes sans courir de risques pour leur intégrité physique et morale. Ce que vit cette population est, selon lui, inqualifiable. L’auteur de la lettre parle de dizaines de zones «chaudes» où les habitants ne peuvent plus sortir de chez eux «sans risquer leur peau». Des zones qu’il qualifie de non-droit tombées sous le contrôle de «caïds» locaux sans foi ni loi, qui sèment les germes de la division entre les différentes communautés de la région. Parmi ces zones de non-droit, il cite les périmètres agricoles de Laadirah 2, Laadirah 3, El-Oued Nimal, El-Oued Bayadh, Bouberik, la municipalité de Dhaya Ben Dahoua, la cité El-Qarti, le lotissement Chaabat El-Nichane, Bab El-Saad Ouest, le quartier Hadj Messaoud, l’avenue Didouche Mourad et bien d’autres localités, rues et ruelles de Ghardaïa. Cet ancien colonel fait état de l’empêchement de nombreux habitants de se rendre aux cimetières tels Marmad, Belhadj Daouad et Baba Oualdjma. Des citoyens sont, atteste-t-il encore, systématiquement interdits d’entrée aux différentes administrations (Duch, Dlep, Ansej, DTP…) et agences (téléphone, eau, gaz et électricité). Aïssa Bazine relève dans sa missive que des commerçants sont empêchés de distribuer leurs marchandises dans la commune de Metlili, alors que des propriétaires immobiliers ne peuvent accéder à leurs biens dans la commune de Zelfana. «Tous les quartiers et les zones citées sont en quelque sorte fermés», dénonce le président du comité de vigilance du M’zab qui relève, cependant, la quiétude qui règne dans d’autres quartiers et zones d’habitation où tout le monde, quelles que soient sa confession ou son ethnie, circule en toute liberté et sécurité. Il cite notamment ceux qui vivent dans des quartiers tels qu’El-Qarti, la cité Belghanem, la cité des 32-Logements, la cité Chaab Beka ou encore la cité Karkoura. Le colonel à la retraite demande ainsi au Premier ministre de prendre des «mesures urgentes et appropriées» pour faire régner l’ordre républicain sur l’ensemble du territoire de cette wilaya et permettre aux populations d’origines et d’horizons divers de vivre en paix et en sécurité. Cet ancien militaire espère par sa lettre faire bouger les choses et voir le gouvernement prendre des mesures qui vont mettre un terme au chaos ambiant dans plusieurs localités et communes de cette immense wilaya. A rappeler qu’Abdelmalek Sellal s’est engagé durant la campagne électorale pour la réélection de Bouteflika à régler définitivement la crise de Ghardaïa.
Sonia B.