Qui pousse certains médias arabes à rallumer le feu de la discorde entre l’Algérie et l’Egypte ?
Le quotidien londonien écrit en langue arabe, Al-Quds Al-Arabi, a balancé une curieuse et surprenante rumeur : se référant à une source anonyme libyenne, il annonce que «l’Algérie a affirmé que son armée est prête à protéger l’est libyen en cas d’invasion égyptienne». Curieuse rumeur, car un grand quotidien comme Al-Quds Al-Arabi ne peut ignorer le principe de la politique algérienne en matière de relations internationales qui stipule la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. Surprenante, parce que la rumeur est donnée sous les traits de l’information, voire même du scoop, alors qu’aucun média algérien – le fait concerne notre pays – n’en a parlé. Connaissant la diversité du champ médiatique en Algérie et la liberté dont font preuve les journalistes qu’il s’agisse de la presse écrite, électronique ou des chaînes de télévision privées, ils n’auraient jamais laissé filer ce «scoop». Il est évident que si les médias algériens n’en ont pas parlé, c’est que l’information est fausse. Qui veut créer un conflit entre l'Algérie et l'Egypte ? Pourquoi ce grand média arabe se prête à ce jeu après que des journaux égyptiens eurent fait dire à Sissi que l'armée égyptienne pouvait envahir l'Algérie en trois jours ? Venant d’Al-Quds El-Arabi, diffuser des informations fausses n’a, par contre, rien d’étonnant. La spécialité de ce quotidien londonien est de ne se référer à aucune source médiatique fiable pour lancer ses rumeurs surtout quand elles visent sa cible préférée : l’Algérie. Dans quel but ? L’objectif évident est de diviser le peuple algérien, de semer le trouble, de créer des tensions en tentant, vainement à ce jour, de titiller la fibre patriotique des Algériens et de les provoquer, les sachant très sourcilleux de ce côté. C’est ne pas du tout connaître les Algériens qui ne sont pas nés de la dernière pluie et ne sont pas de nature à se faire prendre dans les pièges qui leur sont tendus surtout quand c’est d’une façon aussi grossière. Ce ne sont pas les exemples qui manquent pour prouver que cette démarche pour le moins tendancieuse et contraire à la déontologie constitue bien une marque de fabrique d’Al-Quds El-Arabi. Le mois dernier, une semaine après l’élection présidentielle en Algérie, ce journal avait écrit que les autorités françaises «mettraient» la main dans les affaires algériennes pour la création du poste de vice-président. Le quotidien londonien avait enrobé son «scoop», en termes grandiloquents avec des considérations géostratégiques (stabilité de la région ouest-méditerranéenne et approvisionnement en gaz naturel de l’Europe) pour justifier l’intérêt de la France pour la création du poste de vice-président en Algérie. «L’imminence du danger couvant en Algérie» avait été évoqué un an avant (avril 2013) pour une autre «information» sur «le déploiement de 500 éléments des forces spéciales américaines dans une base en Espagne avec mission d’intervenir en Algérie, en cas de troubles majeurs qui affecteraient le pays, à l’instar des pays touchés par le printemps arabe». A quand le prochain «scoop» d’Al-Quds El-Arabi ? Et sur quoi ?
Kamel Moulfi