Plus de 11% de hausse des dépenses publiques en Algérie
L’Algérie devrait connaître une augmentation des dépenses publiques de l’ordre de 11,3%, selon les perspectives économiques pour 2014 établies par la Banque africaine de développement (BAD). Le rapport présenté actuellement dans le cadre des assemblées annuelles de la BAD à Kigali, au Rwanda, table sur une reprise de la production des hydrocarbures et des dépenses «destinées surtout à l’investissement afin de soutenir la demande intérieure. Dans ce contexte, la croissance attendue est de 4.3%, assortie d’une inflation de 4,2%, indique la BAD qui souligne que «même si elle reste solide, la position extérieure de l’Algérie a commencé à présenter des signes d’essoufflement au cours de l’année 2013». L’excédent de la balance courante s’est ainsi contracté à 1,2% du PIB, contre 5,9% du PIB en 2012, sous le double effet d’une baisse des exportations et d’une hausse des importations. Toutefois, estime l’institution financière, les réserves extérieures de change restent toujours confortables avec 196 milliards de dollars américains à fin 2013, et l’endettement extérieur faible, 3.2 milliards de dollars américains à fin 2013, soit 1,5 % du PIB. L’analyse des chaînes de valeur mondiales (CVM) met en lumière, selon la BAD, le fait que les réformes et le démantèlement du secteur industriel public ont abouti à une privatisation des actifs, une substitution des importations à la production nationale, une faible productivité et un développement du secteur informel. Pour rompre avec cette dynamique, les autorités algériennes ont amorcé, en 2013, rappelle la BAD, une politique encadrant la relance et l’intégration industrielles des filières, avec pour objectifs l’augmentation et la diversification de la production nationale ainsi que la création d’emplois. L’inflation a été contenue à 3,3 % en 2013, souligne par ailleurs la BAD, ce qui représente une baisse notable par rapport aux 8,9% enregistrés en 2012. Cette décélération de l’inflation, qui ramène la dynamique des prix à son niveau d’avant 2012, est le résultat conjugué d’une politique monétaire prudente, de la consolidation budgétaire, mais aussi des actions des pouvoirs publics destinées à maîtriser et à améliorer les circuits de distribution des biens de grande consommation.
Meriem Sassi