Vingt-quatre pays participent à une manœuvre internationale contre le terrorisme sans l’Algérie
Treize mille soldats représentant vingt-quatre pays participeront aux manœuvres militaires communes qui seront organisées en Jordanie du 25 mai au 10 juin prochain. Ces exercices, baptisés «Eager Lion» qui se tiennent annuellement dans ce royaume depuis quatre ans, sont les plus importantes jamais organisées dans le monde arabe, puisqu’ils verront la participation de toutes les grandes puissances occidentales, Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Canada, Australie, Italie, des pays arabes comme l’Irak, le Liban, l’Egypte et tous les pays membres du Golfe, et des pays musulmans, tels le Tadjikistan et la Turquie, qui est aussi membre de l’Otan. On remarque que plusieurs pays importants de la région, dont essentiellement l’Algérie, ne figurent pas sur la liste des 24 pays participants, comme c’était également le cas pour les trois dernières manœuvres organisées dans ce pays. On ignore si l’Algérie a été sollicitée pour y prendre part, mais il est certain que, par réflexe naturel, l’ANP n’accepterait pas d’exhiber ses capacités dans des manœuvres internationales, dont les objectifs ne cadreraient pas avec ses priorités stratégiques, et dans un terrain aussi suspicieux que la Jordanie, alliée de longue date d’Israël, dont on sait –des enquêtes l’ont affirmé – que les services secrets sont à l’affût du moindre renseignement sur les capacités opérationnelles et logistiques réelles de l’armée algérienne, qui est vue comme l’armée la plus redoutable du monde arabe. Pourtant, selon une dépêche de l’agence officielle jordanienne, ces exercices visent à initier l’armée jordanienne aux méthodes de lutte contre le terrorisme et la subversion, ainsi qu’aux communications stratégiques, aux opérations de recherche et de sauvetage, à la protection des sites névralgiques et à la lutte contre le cyberterrorisme. Parmi les objectifs assignés à cette opération, on cite aussi la maîtrise des méthodes d’entraînement, le maniement des différentes armes et l’assimilation des moyens de communication les plus modernes utilisés par les différentes armées du monde. Elle vise également à développer les capacités de planification et d’exécution des actions communes et l’échange des expertises militaires entre pays. Cela dit, ce type de démonstration est généralement conçu à des buts de dissuasion. Pour le cas de la Jordanie, pays ami des Etats-Unis et d’Israël, ces exercices annuels viseraient essentiellement à prémunir un pays situé au confluent de plusieurs zones de tension et qui subit notamment les contrecoups de la crise syrienne, avec le flux des réfugiés qui traversent la frontière, estimés à près d’un million.
R. Mahmoudi