Nicolas Sarkozy préconise la suppression des accords de Schengen
Dans une contribution publiée dans l’hebdomadaire Le Point, et dont des extraits ont été dévoilés ce jeudi, l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, estime que l’avenir de son pays dépend de son affirmation au niveau de l’Europe. Fidèle à ses idées de droite, Sarkozy propose un plan de lutte contre l’immigration venant du Sud, par l’annulation des accords de Schengen et la mise en place d’un nouvel accord qu’il appelle «Schengen II». Selon sa vision, les pays signataires de ces accords doivent, au préalable, avoir une vision et des dispositifs juridiques communs concernant l’immigration, lesquels, pour Sarkozy, devraient être plus rigoureux. «Nous sommes ici devant un échec sans appel (…). Nous ne pouvons plus continuer ainsi à faire semblant de croire qu'il est encore possible d'accueillir tous ceux qui le souhaitent», clame-t-il. Sa solution : «C'est une évidence qu'il faut suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu'après avoir préalablement adopté une même politique d'immigration. Ainsi serait-il mis fin au détournement de procédures qui permet à un étranger de pénétrer dans l'espace Schengen, puis une fois cette formalité accomplie de choisir le pays où les prestations sociales sont les plus généreuses (…)». Il estime ainsi que «si nous ne réagissons pas rapidement dans les années qui viennent, c'est notre pacte social qui va exploser». Une telle éventualité aurait des conséquences directes, voire même désastreuses, sur la circulation des personnes et le mouvement d’émigration vers les pays de l’Europe occidentale. Les premiers à en payer le prix sont les ex-pays de l’Est fraîchement admis dans la zone européenne, mais dont les systèmes sont considérés comme étant assez permissifs vis-à-vis des émigrés clandestins qui les utilisent comme pays de transit. Il est clair que Nicolas Sarkozy cherche à travers sa contribution centrée sur l’Europe et ses propositions sur un redéploiement de la France dans une Europe «plus forte» et «plus compétitive», et notamment par une alliance stratégique avec l’Allemagne, à se replacer sur la scène politique dans la perspective de la présidentielle de 2017, à laquelle l’ancien chef de l’Etat compte, selon les observateurs, se présenter, au nom de son parti, l’UMP. Un retour de Nicolas Sarkozy à l'Elysée risque fort de chambarder les relations de la France avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, au premier rang desquels l’Algérie qui a toujours posé comme condition la simplification des procédures d’obtention des visas pour ses ressortissants désirant se rendre dans l’Hexagone.
R. Mahmoudi