Nouvel échec de la diplomatie marocaine : une ancienne députée italienne appelée à la rescousse
La presse marocaine s’est fait l’écho d’un sévère réquisitoire lancé par le Sénat italien contre le royaume du Maroc, qui s’est traduit par l’adoption d’une résolution implacable contre l’occupation marocaine du Sahara Occidental et dénonçant les atteintes systématiques aux droits de l’Homme commises par le régime marocain dans les territoires occupés. Cette motion proposée par le Parti démocrate italien est décrite comme étant une initiative «pro-algérienne», dès lors qu’elle stigmatise Rabat et dévoile la vérité sur ses pratiques. La presse marocaine rend hommage ici à une ancienne députée d’origine marocaine, Souad Sbai, qui est intervenue pour «tirer l’alarme» et demander l’annulation de cette motion, en contestant notamment la manière dans laquelle la résolution a été votée. Elle s’est attaquée à toutes les personnalités ayant soutenu la résolution, dont l’ancien vice-ministre des Affaires étrangères italien, Lapo Pistelli, que la presse à la solde du Makhzen ne se gêne pas de traiter d’«ennemi historique du royaume du Maroc». Cet ancien vice-ministre est accusé par les Marocains d’avoir osé comparer le triste sort des Sahraouis à celui qu'endurent les Palestiniens sous le joug de l'occupation et de la répression israéliennes. L’ancienne députée est même allée jusqu’à demander l’ouverture d’une enquête pour déterminer «les complicités politiques et donner la possibilité de proposer une mention contradictoire pour donner une opportunité à un second examen en présence des partis de la droite». Au-delà de l’adoption de cette résolution par le Sénat italien, c’est toute la position traditionnelle de l’Italie sur l’affaire du Sahara Occidental qui est visée par cette campagne, laquelle position reste critique et peu flexible, notamment sur le respect des droits de l’Homme. L’ancienne élue a exprimé «le danger» d’une telle position pour les relations historiques entre les deux pays et y voit «une atteinte à la souveraineté d’un pays ami» et une tentative de «donner une fausse image du Maroc». Selon nos sources, cette ancienne députée a été approchée préalablement par l'ambassade du Maroc à Rome pour lui demander de contester les règles de quorum qui régissent le fonctionnement d'une institution démocratique d'un pays souverain (sic). Cet incident au Sénat italien traduit l’extrême fébrilité de la diplomatie du Makhzen qui a déjà subi de sévères déboires au niveau des Parlements des pays scandinaves, et vient contredire la propagande officielle qui continue à berner l’opinion locale et veut faire accroire que la thèse de l'autonomie et de la prétendue marocanité des territoires spoliés a connu une percée «irréversible» sur la scène internationale.
R. Mahmoudi