Malaise parmi les employés de Djezzy à Dar El-Beïda
Loin de rassurer les employés de Djezzy, le rachat par le gouvernement algérien de la majorité de l’actionnariat de l’opérateur de téléphonie mobile a, visiblement, plutôt jeté le froid parmi le personnel qui craindrait des mesures à venir. C’est sans doute cela qui a poussé des dizaines de travailleurs, y compris des cadres de l’entreprise, à observer un mouvement de protestation au niveau de la direction générale à Dar El-Beïda. En effet, selon nos informations, c’est la vague de rumeurs circulant ces derniers jours parmi les travailleurs sur un éventuel plan social qui serait appliqué à l’entreprise qui a déstabilisé le personnel et a incité les employés à lancer leur action de protestation. D’après nos sources, c’est surtout les cadres de l’entreprise qui craignent le plus des transformations qui devraient intervenir dans le cadre du changement de propriétaire après le rachat de la majorité de l’actionnariat de l’opérateur (51%) par le gouvernement algérien. Mais comme le management et le contrôle opérationnel sur la société Djezzy doivent rester entre les mains d’Orascom Telecom Algérie, comme cela avait été convenu à la signature de l’accord entre les deux parties, les travailleurs semblent se soucier de ce qui adviendra de leurs emplois pour les uns, et de leurs privilèges pour les autres. Pourtant, absolument rien n’a filtré par rapport à d’éventuelles mesures qui pourraient être prises par les organes de gestion de l’opérateur. Et surtout, il faut attendre la fin de l’année en cours, au moins, pour voir la conclusion définitive de la transaction, car plusieurs questions restent en suspens. Après plusieurs années de négociations difficiles, l’Etat algérien, via le Fonds national d’investissement (FNI), s’empare de la majorité de l’opérateur Djezzy. Global Mais Vimpelcom et GTH devraient récupérer leurs dividendes bloqués depuis 2009 et évalués à quelque 1,8 milliard de dollars qui viendront s’ajouter aux 2,643 milliards de dollars que le gouvernement algérien doit payer en contrepartie des 51% des actions acquises. Toutefois, les deux associés doivent d’abord payer les différentes amendes dues au Trésor public algérien qui avoisinent 1,3 milliard de dollars. Le groupe Cevital, qui détenait 3% de l’opérateur, a déjà cédé ses parts à Vimpelcom pour 178 millions de dollars et doit, en sus, empocher 56 millions de dollars de dividendes.
A. Sadek