Trois généraux devraient représenter l’Armée nationale populaire au défilé du 14 Juillet en France
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a corroboré les propos de son collègue Kader Arif, relatifs à la présence de hauts représentants de l'ANP à Paris, le 14 juillet prochain. Le secrétaire d’Etat français chargé des anciens combattants, Kader Arif, avait confirmé la participation de l’Armée nationale populaire au défilé militaire. La confirmation de ce haut responsable français est venue en réponse à une question du député du parti d’extrême droite, le Front national, qui interrogeait le secrétaire d’Etat sur la participation ou non de l’ANP à cette cérémonie instituée en 1880, c’est-à-dire en pleine occupation de l’Algérie par la France coloniale. Abdelkader Arif a répondu par la positive, confirmant «la présence des soldats algériens» en expliquant qu’il avait tenu «à ce que les cycles commémoratifs du centenaire de la Grande guerre et du 70e anniversaire du débarquement allié en Normandie soient pour la France une occasion de dire toute sa reconnaissance à l'égard des soldats de ce que l'on appelait alors l'Armée d'Afrique», rapportent des médias français. D’après des informations concordantes, l’armée algérienne ne défilera pas sur le parvis des Champs Elysées, mais serait représentée par trois officiers de haut rang de l’ANP. Ces sources n’indiquent pas la fonction exacte des ces trois généraux algériens qui assisteront aux côtés des officiels français à cette fête nationale française. Si la participation de hauts gradés algériens au défilé du 14 Juillet venait à se confirmer, cela constituerait une première dans les annales des relations tumultueuses entre l’ancienne puissance coloniale et son ancienne colonie qui s’est libérée après huit années d’une guerre sans merci et près d’un siècle et demi de résistance armée ininterrompue. De même, une éventuelle participation de l’Armée nationale populaire à ce défilé signifierait un reniement de sa revendication légitime d’excuses de la part de la France pour ses crimes contre l’humanité commis en Algérie depuis juillet 1830 jusqu’à l’indépendance du pays en 1962. Les responsables politiques français justifient cette invitation par un «devoir de gratitude» envers les «173 000 combattants qui habitaient l'Algérie sans distinction de confession» qui «sont venus combattre» pendant la Première Guerre mondiale, rappelant que 23 000 d’entre eux «ont été tués». «La France reconnaît le sacrifice de leurs pères et de leurs grand-pères», explique-t-on à Paris. Côté algérien, rien n’a filtré sur ce sujet tabou qui risque de provoquer un vaste mouvement de colère et qui semble s’inscrire dans la politique de «pacification» avec la France depuis le séjour médical d’Abdelaziz Bouteflika à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce et les différents conciliabules qui s’y sont déroulés en présence du vice-ministre de la Défense nationale, du Premier ministre et, certainement, d’autres personnalités militaires et politiques.
M. Aït Amara