Le citoyen français Olivier Jouneaux : «J’ai chanté l’hymne national algérien qui me donne le frisson»
L’Algérie, par l’histoire de sa guerre de libération, a acquis la sympathie de beaucoup de gens à travers le monde. L’épopée brésilienne de l’équipe nationale de football a ravivé ce vaste courant d’amitié pour notre pays, y compris en France. Olivier Jouneaux – citoyen français, tient-il lui-même à préciser – fait partie de ces amis de toujours qui nourrissent les meilleurs sentiments à l’égard de notre pays. En tout cas, il le proclame à l’occasion de la Coupe du monde en étant un des supporters des Verts, au moment où un vent de racisme est soufflé par certains de ses concitoyens qui ne veulent pas se corriger et regarder les réalités en face, avec une Algérie indépendante et sortie du giron colonial français. Après la qualification des Fennecs aux huitièmes de finale obtenue à l’issue du match contre la Russie, le 26 juin dernier, Olivier Jouneaux a écrit une lettre pleine d’émotion, dont Algeriepatriotique a obtenu une copie à travers un ami du site, dans laquelle il déclare partager la joie des Algériens après cette performance. Il regrette que, sortant d’une longue maladie, il n’ait pu être assez réceptif depuis quelques années à la «cause algérienne», qu’il définit comme étant celle «du bien-être et développement d'un pays que j'aime aussi (même de loin), celui que vous tâchez avec courage, de faire avancer». Le plus touchant est son évocation de Qassaman, notre hymne national, qui le saisit toujours de frissons, «je n'y puis rien : ce n'est pas "politique"… c'est juste une sorte de réflexe passionnel», écrit-il. Le Qassaman qui a retenti, repris par des milliers de voix dans les stades brésiliens où les Verts ont disputé leurs matches, ce Qassaman, Olivier Jouneaux veut pouvoir le chanter avec ses paroles et non pas, dit-il, ne faire que «la-la-la» et il en a demandé une transcription phonétique qu’il vient de recevoir d’amis algériens qui ont été sensibles à sa démarche. Il a pu ainsi, pour le match suivant, chanter Qassaman en reprenant les paroles en phonétique. Les Algériens sont fiers de «leur» nation, à juste titre, constate-t-il. Olivier Jouneaux est avec l’Algérie, «pas que pour le foot – pour tout le reste, avec humanisme et fraternité». Il formule le souhait que «le simple succès d'une équipe sportive (mais médiatisée mondialement) «retombe» du mieux possible sur sa nation». Il termine sa lettre par «Viva Algeria !». Tout cela nous confirme une chose dont personne, en Algérie, n’a douté un seul instant : l’Algérie a beaucoup d’amis en France. Olivier Jouneaux a poussé cette amitié jusqu’à chanter Qassaman en même temps que les supporters algériens avant le match contre l’Allemagne. D’autres sont certainement sortis manifester, sans complexe, avec le drapeau algérien aux côtés des binationaux, dans les rues des villes françaises, pour saluer la victoire contre la Corée du Sud. Il n’y a pas que le Front national en France.
Kamel Moulfi