Ghardaïa : les Mozabites écrivent au président Bouteflika

Après avoir organisé des sit-in à Alger et Ghardaïa, la société civile mozabite s’adresse, par le biais d’une lettre, au président Bouteflika, l’interpellant sur la situation sécuritaire plus qu’inquiétante dans la vallée du M’zab. «Nous vous interpellons en raison de l’aggravation de la situation sécuritaire, particulièrement dans les communes de Bounoura, Ghardaïa, Berriane et Guerrara, et les assassinats en série commis par des bandes criminelles», écrivent-ils au chef de l’Etat auquel ils demandent d’intervenir rapidement pour mettre un terme à cette situation et faire sortir la population de l’enfer qu’elle vit depuis 8 mois. La société civile mozabite, qui regroupe une multitude d’associations, prévient contre «la recrudescence des actes terroristes dans la vallée du M’zab». «Les auteurs de ces actes criminels visent la stabilité de toute la région en véhiculant le racisme, et ce, dans le but de porter atteinte à la cohésion et l’unité de la société algérienne», poursuivent les auteurs de cette lettre qui craignent pour l’avenir de la région. Pour mieux illustrer le climat dans lequel se trouve la population locale, les représentants des Mozabites sérient les assassinats, les actes de vandalisme et de pillage dont ont été victimes de nombreux habitants ces derniers mois. Ils mettent en avant le dernier crime «sauvage» commis par des «terroristes» le premier jour du Ramadhan. Ils parlent également de tentatives de ternir l’image «civilisée» de la société mozabite à travers la falsification de l’Histoire, la déformation de la réalité et la multiplication de mensonges. «Nous avions eu un grand espoir dans les promesses faites par les autorités du pays après notre participation active au renouvellement de la confiance en vous, Monsieur le Président, lors des élections législatives du 17 avril 2014. Le gouvernement s’était engagé à prendre des mesures strictes et draconiennes pour mettre un terme à cette tragédie. Malheureusement, Monsieur le Président, nous n’avons pas encore vu cela se traduire sur le terrain. Au contraire, la situation s’est davantage dégradée et les assassinats se poursuivent», soulignent-ils. Ils lancent ainsi un cri d’alerte face à ces bandes criminelles qui sèment la terreur dans les quartiers et qui font la loi dans les rues de Ghardaïa, en tuant et en pillant dans l’impunité la plus totale.
S. Baker
 

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