Ghardaïa : le gouvernement a-t-il mis en marche son nouveau plan ?
Les services de sécurité se lancent depuis quelques jours à la recherche de plusieurs individus qui seraient impliqués dans les violences qui secouent la vallée du M’zab, a-t-on appris d’une source sécuritaire. Ils sont en train d’enquêter sur l’ensemble des meurtres qui ont endeuillé plusieurs familles à Ghardaïa, ajoute la même source. Ces opérations ont été lancées quelques jours seulement après l’annonce d’un nouveau plan du gouvernement totalement ficelé pour sortir le M’zab de cet engrenage des violences interminables. Ce nouveau plan gouvernemental connaît-il donc un premier niveau d’application ? La société civile mozabite a investi ces dernières semaines la rue pour réclamer justice et sécurité. Elle a interpellé le président de la République afin qu’il intervienne pour mettre un terme aux crimes en série qui affectent, choquent et endeuillent la population locale. Sur le terrain, trois individus impliqués dans les dernières violences qui ont secoué la vallée du M’zab ont été écroués par le juge d’instruction près le tribunal de Ghardaïa. Ces trois personnes ont été arrêtées dans un barrage de contrôle routier et ont été inculpées pour «détention d’un arsenal d’armes blanches utilisées dans les échauffourées». Une quatrième personne a, en revanche, bénéficié de la liberté provisoire. Ainsi, au total, quatre personnes avaient été interpellées, dans un contrôle routier de routine, en possession de frondes, de morceaux de fer rond ainsi que de couteaux et de sabres. Des armes blanches fabriquées traditionnellement par des jeunes ont été utilisées dans les heurts qu’a connus Ghardaïa depuis le début de l’année en cours. Mais cela n’est pas suffisant, aux yeux des Mozabites, qui s’inquiètent quant à la prolifération de bandes criminelles et quant à la présence renforcée de repentis venus d’autres wilayas du pays. Pour eux, il faut une solution globale et radicale à la crise qui secoue Ghardaïa, actuellement confrontée, en plus du chômage et d’autres maux sociaux, au terrorisme et à l’islamisme radical. Cette situation alarmante a fait réagir les ressortissants mozabites en Europe qui craignent la «sahélisation de la vallée du M’zab».
S. Baker