Amr Moussa : «L’Egypte pourrait intervenir militairement en Libye»
L’ancien secrétaire général de la Ligue arabe, l’Egyptien Amr Moussa, a déclaré aujourd’hui dimanche que la situation en Libye peut contraindre son pays à user de son «droit d’autodéfense» et à y intervenir, mais sans préciser la forme d’intervention qu’il suggère. «La situation en Libye, a-t-il affirmé, est devenue une source d’inquiétude pour l’Egypte, mais aussi pour les pays du voisinage et du monde arabe». Selon son analyse, «les convoitises étrangères sont à l’origine de l’instabilité et l’échec de l’insurrection du peuple libyen pour la liberté, la démocratie et la construction d’une nouvelle Libye». Amr Moussa estime que «la partition de la Libye en plusieurs petits Etats et émirats, dirigés par des organisations extrémistes, constitue une menace directe pour la sécurité nationale de l’Egypte». Il exhorte enfin «les sages de Libye» à assurer la protection des ressortissants égyptiens et à faciliter leur retour en Egypte. A rappeler que les forces de sécurité égyptiennes ont été mises en état d’alerte depuis quelques jours, et un pont aérien a été établi pour rapatrier des dizaines d’Egyptiens bloqués aux frontières avec la Tunisie, où ils voulaient s’introduire illégalement. En juin dernier, le général Khalifa Haftar, qui dirige une opération militaire contre les groupes islamistes armés dans la région de Benghazi, a déclaré que son pays allait coopérer avec l’Egypte pour lutter contre les extrémistes dans les deux pays. Il s’est engagé à remettre aux autorités égyptiennes les membres des Frères musulmans d'Egypte qui s’étaient infiltrés en Libye et avaient trouvé refuge auprès des islamistes libyens. Le retour en force de ces groupes islamistes alliés d’Al-Qaïda, avec la prise d’une importante base militaire à Benghazi et l’élimination de 35 soldats, vendredi dernier, ont suscité les inquiétudes de l’Egypte qui redoute la chute de Tripoli entre les mains des islamistes.
R. Mahmoudi