Patrimoine de Bouteflika : une transparence peu convaincante
Selon la déclaration de patrimoine qu'il a faite après son maintien à la tête de l'Etat algérien, grâce à la mascarade du 17 avril 2014, malgré son incapacité physique, mentale et morale à assumer correctement ses lourdes charges constitutionnelles, et celle que son frère Saïd vient de faire au quotidien Ennahar, où il affirme qu'il n'a pas reçu «un seul mètre carré depuis 15 ans», le président Bouteflika et son conseiller spécial seraient plus pauvres que les présidents José Mujica d'Uruguay et Moncef Marzouki de Tunisie, et leurs vice-présidents. Certes, cette transparence concernant leur patrimoine honore les Bouteflika mais elle les ferait grandir considérablement aux yeux du peuple algérien s'ils lui diraient, la main sur le Coran, ensemble ou chacun de son côté : «Nous jurons que nous n'avons pas pris un seul centime de dinar, d'euro, ni un seul cent de dollar, ou centime de yuan, ou de rouble convertibles, en dehors de nos salaires.» C'est tout de même bizarre qu'avec un salaire présidentiel de plus de 900 000 DA par mois, plus les nombreux avantages et cadeaux y afférents et trois mandats de cinq ans chacun, le célibataire Fakhamatouhou, avis aux cougars, soit encore si mal loti ! Par ailleurs, en 40 ans, le budget de la présidence de la République a pratiquement décuplé et il a presque quintuplé depuis 1999. Les chefs d'Etat fainéants et bourrés de complexes cachent généralement leurs lacunes en privilégiant la forme sur le fond et vivent souvent dans un luxe indécent en dépensant sans compter les deniers publics. En effet, léger mouvement dans le corps des magistrats, mini-mouvement dans le corps des walis et des chefs de daïra, mini-mouvement dans le corps diplomatique et consulaire, mini-mouvement au sein de l'ANP, mini-mouvement des directeurs d'école, mini-mouvement des directeurs d'établissement hospitalier, mini-mouvement des chefs d'agence postale ou bancaire, etc. Mini ceci, mini cela. L'Algérie, un immense pays, avec des problèmes gigantesques, est gérée a minima par un président, victime d'un mini AVC, qui a réduit au minimum ses capacités physiques et mentales. Pleure ô mon pays bien-aimé ! Avec un si modeste patrimoine, Bouteflika serait-il donc victime, à l'instar de la veuve Betencourt, d'escroqueries de la part des uns et des autres ? En tout état de cause, leurs richissimes amis tels Haddad et consorts devraient songer à leur envoyer une partie de leur zakat pour 2014, qui leur permet de rendre halal leur fortune en DA et en devises, afin de leur garantir une vie décente durant leur retraite. L'information qui a circulé récemment sur les réseaux sociaux, selon laquelle Abdelaziz Bouteflika figure parmi les 10 chefs d'Etat les plus riches du monde, n'aurait donc aucun fondement. Comme serait erronée l'information, prêtée à M. Boualem Ghoulam Allah, l'ancien ministre des Affaires religieuses, relative au versement par Abdelaziz Bouteflika, au fonds de la zakat, géré par son département ministériel, de plus de 4 milliards de centimes de dinars, soit les 2,5% de sa fortune en DA, représentant sa zakat pour 2012.
Rabah Toubal