Un ex-officier de l’ANP réagit à des écrits injurieux contre les généraux et conseillers mis à la retraite
Un ancien officier supérieur de l’armée a vivement réagi au titre et au contenu de deux articles publiés par un site algérien. «Je viens de lire deux articles tendancieux et insultants relatifs aux dernières mises à la retraite décidées par le président de la République», a-t-il déclaré à Algeriepatriotique. «Que tous ces militaires soient dégagés ou mis à la retraite, cela n’a rien de particulier. Certes, ces officiers sont tous des généraux, mais aucun d’entre eux n’a occupé de fonctions présidant aux destinées de l'armée pour pouvoir parler d’un séisme au sein de l’ANP», souligne notre source qui dénonce une exagération voulue. «Ce n'est, en fait, que de la poudre aux yeux à l’endroit de ceux qui attendaient des changements importants et sérieux, non seulement au niveau de l'armée, mais aussi au niveau de tous les rouages de l'Etat», relève cet ancien officier supérieur qui précise que certains de ces généraux mis à la retraite, «qu'ils soient conseillers à la Défense nationale ou officiers d'état-major, sont les subalternes de responsables dépassant allégrement les 70 ans». Notre source ajoute que «beaucoup des conseillers à la présidence de la République n'ont jamais été consultés depuis des lustres. Pour certains, depuis une dizaine d'années, à l'exemple des généraux Mohamed Touati et Salim Benabdellah, du colonel Rachid Aïssat ou encore de l'ancien président du Conseil constitutionnel, Saïd Bouchaïr». L’ancien officier supérieur de l’ANP et néanmoins observateur de la scène politique nationale a contacté Algeriepatriotique car il se dit outré par les «termes injurieux» utilisés par ce site pour décrire les généraux et conseillers mis à la retraite : «Il est inadmissible que d’honnêtes citoyens, jusqu'à preuve du contraire, qui ont accompli honorablement leurs missions, soient traités de "salopards" et que le mot "séisme" soit utilisé alors qu’il n’en est rien.» Notre source est convaincue que cette amplification d’une décision ordinaire est un «stratagème pour détourner l'attention de l’opinion publique», estimant que «si ces officiers ont certes dépassé l’âge de la retraite, comme d'ailleurs beaucoup d'autres couverts par l'ombrelle des puissants, ils ne doivent en aucun cas être jetés en pâture de la sorte». D’autant plus que ces généraux mis à la retraite sont diplômés soit de l’Ecole de guerre soit de l’Ecole de commandement et d’état-major, condition sine qua non pour occuper les fonctions de chef d’état-major de Région ou de grandes unités de combat.
M. Aït Amara