Les entreprises des pays émergents à l’assaut du marché mondial
Pendant que l’économie algérienne continue de patauger dans le bas des classements mondiaux tous domaines confondus, les pays émergents et les économies en voie de développement accomplissent des pas de géant au point de traiter d’égal à égal avec les pays développés. C’est le nouveau classement 2014 du Boston Consulting Group (BCG) qui met en exergue cette progression accomplie par une centaine d’entreprises des pays émergents, aujourd’hui en passe d'accéder au rang de multinationales. Et ce n’est certainement pas avec les discours pompeux et creux de nos responsables gouvernementaux que nous pouvons prétendre aboutir un jour à un niveau de développement acceptable. De là à réaliser ce que font actuellement les BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud) ou les autres pays considérés comme des économies émergentes (entre autres Mexique, Argentine, Chili, Corée du Sud, Indonésie, Malaisie, Turquie), il y a peut-être un pas que d’aucuns n’oseront franchir. Et pour cause. En dehors du secteur pétrolier, les autres secteurs continuent de somnoler en l’absence d’une réelle stratégie de développement industriel, agricole, touristique, technologique… Pendant ce temps, certaines entreprises issues des pays émergents, que le Boston Consulting Group identifie par «Global Challengers», ne se contentent plus tenter de concurrencer les grands groupes des pays développés. Désormais, elles les dépassent et construisent des positions concurrentielles durables. Le BCG en a identifié une centaine. Et parmi les «challengers» identifiés par BCG depuis 2006, 12 sont même devenus leaders de leur secteur. Certains brillent déjà au firmament des raisons sociales et des marques internationales, à l’image du fabricant chinois d'ordinateurs Lenovo, du russe Gazprom, du sidérurgiste indien Tata ou de la compagnie aérienne Emirates. BCG retient que sur les sociétés identifiées ont basculé en 2014 dans le club des véritables multinationales, car elles sont devenues des leaders mondiaux dans leur propre secteur, selon le classement du BCG. Trois groupes sont chinois, Lenovo, Huawei Technologies dans les télécommunications et Li & Fung, une entreprise de distribution qui travaille dans 60 pays. Le quatrième groupe est indien, le sidérurgiste Tata. Le cinquième, mexicain, Grupo Bimbo, peut se targuer d'être devenu le premier boulanger au monde, étant présent notamment aux Etats-Unis et au Canada. Comme paramètres de sélection établis par BCG, les entreprises analysées doivent, notamment, avoir des revenus annuels supérieurs ou égaux à un milliard de dollars et des revenus à l’étranger atteignant au moins 10% de leurs revenus totaux, ou 500 millions de dollars. Des critères qu’aucune de nos entreprises, publiques et privées, à l’exception peut-être de Sonatrach, ne peut se targuer de remplir.
Amine Sadek