Me Aït Larbi à Algeriepatriotique : «Les partis de l’opposition n’ont aucun plan de sortie de crise»

Algeriepatriotique : Votre appel à la contribution de l’armée pour bâtir un consensus entre le pouvoir et l’opposition pour un changement politique pacifique dans le pays a-t-il des chances d’être accepté par l’armée d’abord, mais aussi par le pouvoir et l’opposition ?

Algeriepatriotique : Votre appel à la contribution de l’armée pour bâtir un consensus entre le pouvoir et l’opposition pour un changement politique pacifique dans le pays a-t-il des chances d’être accepté par l’armée d’abord, mais aussi par le pouvoir et l’opposition ?
Me Mokrane Aït Larbi :
Quand j’interviens dans les débats publics, ce n’est pas seulement pour plaire, mais également pour exprimer des convictions. Mes propositions s’inscrivent dans le cadre de la participation avec d’autres personnes à la solution de la crise multidimensionnelle qui secoue l’Algérie. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de définir le rôle de l’armée, du pouvoir ou de l’opposition, mais de mettre en place un système démocratique et un Etat de droit basé sur la souveraineté du peuple, le respect des libertés, des droits de l’Homme et de la justice sociale. Ce qui laisse croire que la démarche est partagée par beaucoup de nos concitoyens.
Sur quoi fondez-vous votre conviction que la solution est dans une intervention de l’armée auprès des acteurs politiques ?
Dès lors qu’on évoque les partis de la coalition, nous constatons que non seulement ils n’ont aucun plan de sortie de crise, mais la situation actuelle qui permet le partage de la rente ne les dérange point, bien au contraire. Par ailleurs, les partis de l’opposition n’ont pas les moyens de leur politique. Ils ne trouvent même pas une salle pour organiser une conférence. De ce fait, l’armée est la seule institution qui a tous les moyens d’aider le pouvoir et l’opposition à trouver une solution pacifique à la crise du système, et c’est à elle de trouver une solution pour un changement pacifique vers la démocratie et l’Etat de droit.
Quels échos avez-vous eus après votre lettre ?
Pour ne pas tomber dans l’autosatisfaction, selon l’adage houhou yechkar rouhou (pour ne pas tomber dans l’autosatisfecit, ndlr), je laisse aux journalistes le soin de prendre connaissance des commentaires sur ma page Facebook.
Etes-vous en concertation avec d’autres personnalités ou partis politiques ?
Evidemment, je suis en contact avec des personnalités, des militants de la société civile et des partis politiques pour échanger nos points de vue.
Votre vision de l’amorce du changement politique en Algérie peut-elle rejoindre ce qui est proposé par d’autres personnalités et «alliances» de partis de l’opposition ?
Le changement politique n’est pas l’affaire d’une personne, d’un groupe ou d’une région. Les citoyennes et citoyens épris de justice, de respect des libertés publiques et des droits de l’Homme et de la dignité humaine doivent conjuguer leurs efforts pour arriver à un compromis.
Que pensez-vous du processus de révision de la Constitution engagé par le pouvoir ?
La crise ne réside pas dans la Constitution, mais dans l’absence de volonté politique de rendre la parole au peuple souverain. La Présidence a rendu publiques des propositions qui sont loin des préoccupations du citoyen. Le Président a délégué son directeur de cabinet pour des consultations. J’attends comme toute la classe politique le projet de révision pour me prononcer.
Propos recueillis par Kamel Moulfi
 

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