La Tunisie n’annulera pas la taxe imposée aux transporteurs algériens
Les transporteurs algériens multiplient les actions de protestation contre la nouvelle taxe douanière de sortie du territoire imposée par les autorités tunisiennes. L’annulation de la mesure déjà évoquée dans nos précédentes éditions ne concernerait en fait, selon les précisions recueillies auprès de nos sources, que le paiement d'une taxe par les ressortissants algériens, entrée en vigueur depuis le 10 septembre 2014, alors que la taxe sur les véhicules qui devrait entrer en application début octobre est maintenue. Une décision qui suscite la colère des transporteurs algériens, camionneurs et chauffeurs de taxi qui traversent la frontière entre l'Algérie et la Tunisie parfois deux fois par jour et qui sont, donc, astreints au paiement répété de la taxe. Une situation jugée intenable par les concernés qui voient ainsi fondre leurs finances grevées, par ailleurs, par de multiples dépenses, selon leurs dires. Les transporteurs sont d’autant plus en colère qu’ils estiment injuste que l’Algérie n’applique pas le principe de réciprocité et laisse donc les transporteurs tunisiens et notamment les «trafiquants de carburant», entrer à leur guise en Algérie pour faire le plein d’essence plusieurs fois par jours pour le revendre en Tunisie, sans être soumis à aucune taxe. Les protestations des transporteurs se sont poursuivies durant plusieurs jours. Les chauffeurs ont complètement bloqué avec leurs véhicules le trafic aux postes frontaliers d'El-Ayoun (nord) et de Ouargla au sud dans les deux sens. Jeudi dernier, une centaine de citoyens ont ainsi vivement protesté près du poste frontalier de Taleb-Larbi (90 km à l’est d’El-Oued) contre la taxe introduite par la Tunisie, relate l’APS en citant une source sécuritaire. Ce sont notamment une quarantaine de chauffeurs de taxi, catégorie la plus touchée par la mesure, ainsi que des jeunes de trois communes de la wilaya d’El-Oued, frontalières de la Tunisie (Taleb-Larbi, Ben Guecha et Douar El-Ma), qui ont bloqué avec leurs véhicules durant plus de deux heures, la circulation sur la RN-16, empêchant ainsi l’accès, aussi bien des voitures que des piétons, vers le poste frontalier, précise-t-on. Les autorités administratives et sécuritaires de Taleb-Larbi sont intervenues, toujours selon la source sécuritaire citée par l’APS, pour persuader les protestataires de mettre fin à leur action de contestation, les assurant de soulever leur doléances aux autorités centrales. Il est à rappeler que le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra avait souligné, il y a quelques jours, que le gouvernement algérien avait reçu «toutes les garanties de la partie tunisienne pour le report de l'application de cette mesure qui ne concernera pas les citoyens algériens qui visiteront la Tunisie en cette période». En août dernier, les autorités tunisiennes avaient annoncé le début de l'application d'une taxe de sortie d'un montant de 30 dinars tunisiens, équivalent à 2 100 DA (selon le taux du marché parallèle), applicable à tous les étrangers non résidant en Tunisie. Cependant, selon les dernières informations qui nous parviennent, les touristes seraient prochainement exemptés du paiement de cette taxe alors que les transporteurs devront obligatoirement s’en acquitter dès le 1er octobre prochain.
Meriem Sassi