Terrorisme islamiste : la France et l’Occident face à l’effet boomerang
Le gouvernement français, dans le sillage de l’assassinat d’Hervé Gourdel, veut accélérer la promulgation de nouvelles lois visant à renforcer la lutte antiterroriste. En sus des «mesures de prévention contre les risques terroristes» mises en œuvre avec le retour du plan Vigipirate, le conseil de défense réuni jeudi par François Hollande a indiqué, dans un communiqué, que la loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, en cours d’adoption au Parlement, «permettra, dans le respect des libertés, de contrer plus efficacement encore la menace des combattants étrangers». C’est visiblement le grand remue-ménage en France face à une menace terroriste de plus en plus précise. Intervenant à l’occasion de ce conseil, le président Hollande n’a pas manqué de saluer «la qualité de la coopération» avec les autorités algériennes qui ont, a-t-il précisé, «immédiatement mis en œuvre des moyens importants dès l’annonce de l’enlèvement d’Hervé Gourdel et qui se sont engagées à retrouver les auteurs de son assassinat». En France, le ton est donc au durcissement contre un phénomène dont le peuple algérien avait déjà fait, seul, la douloureuse expérience. Aujourd’hui, c’est l’effet boomerang pour tout l’Occident qui continue jusqu’à présent d’accueillir sur son sol des figures connues et reconnues du terrorisme islamiste. Faisant écho à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies, à l’unanimité, d’une résolution visant à renforcer l’action internationale contre les mouvements terroristes, la France se dit prête à apporter son soutien à tous les Etats qui en feraient la demande «afin de permettre la mise en œuvre rapide des mesures nécessaires». Hollande, qui semble avoir trouvé dans la guerre déclarée au groupe terroriste Daech une opportunité inouïe de renverser un tant soit peu la vapeur sur le plan de la popularité dans son pays, s’en va donc en guerre avec une intransigeance qu’on ne lui connaissait pas. La France, qui, jusqu’à un passé récent, continuait à payer de fortes rançons pour faire libérer ses ressortissants pris en otages par les groupes terroristes, a-t-elle fini par comprendre que tout le mal vient de là ?
Amine Sadek