Assassinat de Gourdel : appel à un rassemblement demain à Paris
Rassemblées autour du Collectif citoyen contre les amalgames pour les droits humains et les libertés démocratiques, des personnalités algériennes et franco-algériennes, installées en France, viennent de joindre leurs voix à ceux qui dénoncent l’abominable assassinat d’Hervé Gourdel et appellent à éviter les amalgames entre islam, musulmans et terrorisme islamiste. Dans une déclaration rendue publique, Nacer Kettane, Louisa Ferhat, Chafia Mentalecheta, Ghaleb Bencheikh, Samia Messaoudi, Halima Menhoudj, Kahina Maghlaoui, Saïd Dadouche et Amel Saber lancent un appel à tous les citoyens, associations, partis politiques et syndicats à un rassemblement programmé pour ce dimanche à 14h, place de la République, Paris. «L’odieux assassinat d’Hervé Gourdel, après ceux de tant d’autres en Afrique, au Maghreb, au Moyen-Orient, en Asie, nous intime de nous dresser face à cette forme ultime de barbarie», expliquent les signataires de l’appel. Refusant d’être instrumentalisées, les personnalités citées plus haut souhaitent, à cette occasion, une large mobilisation de tous ceux qui «refusent l’innommable et souhaitent que leurs enfants puissent vivre dans une société apaisée». Ils tiennent, en même temps, à faire un certain nombre de remarques qui s’imposent ce ces temps de tensions. «En aucune façon, il n’y a de guerre ou de conflit de civilisations», assurent-ils, estimant que «demander constamment aux musulmans de France de se justifier, de condamner, c’est faire le jeu de la stigmatisation et de l’extrême droite». Les signataires de l’appel ne se montrent pas, non plus, tendres avec les pouvoirs en place dans les pays musulmans. «Les régimes, pouvoirs hérités de la colonisation pour beaucoup d’entre eux, surfaits, artificiels, ont réduit à leur tour leur peuple à un état de dépendance, soumission, confisquant la légitimité par la force, et perpétuant leur caste et leur pouvoir par la corruption et la terreur», dénoncent-ils, s’en prenant par ailleurs aux auteurs des amalgames. «En France, il n’y a aucun problème d’intégration. Les jeunes Français dont les parents sont originaires du Maghreb aiment la France, sont profondément européens et sont un atout considérable pour les multiples partenariats franco-maghrébins», affirment-ils, martelant que «les comportements erratiques d’une infime minorité sont dus aux manquements de l’Etat français et à rien d’autre».
Amine Sadek