Campagnes marocaines contre l’Algérie : ces mercenaires occidentaux qui travaillent pour Rabat
Un compte Twitter du nom de «Chris Coleman» vient de faire des révélations fracassantes sur le lobbying marocain anti-algérien. Le propriétaire de ce compte, qui s’inspire visiblement du fameux Wikileaks, a rendu publics des documents présentés comme confidentiels sur les «journalistes» utilisés par le Makhzen pour faire sa propagande contre l’Algérie. Ces révélations, qui font sensation sur le web, concernent en effet les activités et le financement du lobby pro-marocain aux Etats-Unis et en France, et les rapports secrets bien entretenus entre les services de renseignement marocains et le Mossad. Des noms de journalistes américains et français ont été donnés. Ainsi, les documents révélés par «Chris Coleman» mettent en cause les journalistes Richard Miniter et Joseph Braud qui, dans leurs «analyses», essayaient de transmettre à l’opinion publique américaine que le Front Polisario avait des connexions avec le «terrorisme djihadiste soutenu par l’Algérie». Ces deux journalistes, recrutés en tant qu’«analystes» par Ahmed Charaï, directeur du site l'observateur.ma, pour travailler avec les services secrets du Makhzen, passent ainsi le plus clair de leur temps à calomnier l’Algérie. Selon «Chris Coleman», les services de Richard Miniter ont été payés 60 000 dollars. Cela sans compter les nombreuses invitations à faire des voyages de luxe au Maroc. Idem pour Joseph Braud qui a également publié des articles diffamatoires à l'encontre du peuple sahraoui et de l’Algérie. Il a aussi élaboré pour le compte des services marocains des rapports sur les journalistes américains favorables à la cause sahraouie en les mettant sur des pistes pour les neutraliser. Les lobbyistes pro-marocains sont également nombreux en France et se recrutent dans divers milieux. Ainsi, selon les documents de «Chris Coleman», le Makhzen s’est offert les services du professeur Henri Louis Védie ainsi que ceux du journaliste Vincent Hervouet. Le premier a été «recruté » à travers l’«Association de promotion des libertés fondamentales», chichement financée par le Makhzen. Vincent Hervouet, quant à lui, rédacteur dans la chaîne de télévision française LCI, a été «embauché» par Ahmed Charaï pour relayer la propagande du Makhzen. Ce «journaliste», précisent encore les mêmes documents, a déployé de grands efforts pour que sa chaîne de télévision transmette des informations sur un prétendu «Mouvement de libération de la Kabylie». Une manière de provoquer l’Algérie dans l’espoir qu’elle revoie sa position de principe sur la question de l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. En contrepartie de cette «propagande», Vincent Hervouet profite de longs séjours de villégiature au Maroc au frais de la princesse, relève le même document. Leur recruteur, Ahmed Charaï, un sbire parmi d’autres du Makhzen, avait été condamné en 2011 par la justice américaine pour fausse déclaration douanière. Parti de Paris, Ahmed Charaï, explique-t-on dans le même document, avait atterri à l'aéroport international de Dulles (Washington DC) le 14 septembre 2011. Il avait déclaré 10 000 dollars en argent liquide. Après le contrôle, il s’est avéré qu’il avait sur lui cinq fois plus, curieusement dans des «enveloppes» fermées et libellées. Selon sa déclaration devant le juge, Ahmed Charaï était en possession de 15 000 dollars non déclarés. L’argent était destiné au paiement des lobbyistes pro-marocains, a attesté «Chris Coleman». Bien qu’il ait avoué sa culpabilité devant le juge, Ahmed Charaï a pu être libéré grâce à John J. Hamre, président du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS), une entité de lobbyistes pro-marocains dans laquelle est membre Henry Kissinger, architecte en chef de la livraison du Sahara Occidental au Maroc. Ce centre se charge d’assurer la couverture des «plumes» qui travaillent pour Rabat et contre l’Algérie.
Rafik Meddour