Ali Benflis qualifie ce qui se passe à Ghardaïa de «tragédie»
L’ex-candidat à la présidence de la République, Ali Benflis, qualifie ce qui se passe actuellement à Ghardaïa de «tragédi » qui aurait pu être évitée avec «un pouvoir présent». Dans un communiqué transmis aujourd’hui à notre rédaction, il exprime sa «compassion» avec les familles des victimes et sa «solidarité la plus sincère avec la population de Ghardaïa». La reprise des violences, des affrontements et de l’instabilité dans la vallée du M’zab est pour cet ancien chef de gouvernement qui active dans l’opposition une preuve supplémentaire de la vacance du pouvoir dont il ne cesse de parler depuis plusieurs semaines. «C’est, sans conteste, de Ghardaïa même que nous est livrée la réalité de la vacance du pouvoir et des dégâts ravageurs qu’elle provoque sur la gestion des affaires publiques», a-t-il attesté en s’interrogeant sur l’absence et le silence du premier magistrat du pays dans ce contexte de troubles et de violences qui secouent toute une région. «Face aux appels à l’aide de la population épuisée et meurtrie de cette région, le premier responsable du pays a-t-il eu un seul mot ou a-t-il eu un seul geste pour lui signifier qu’il se préoccupait de ses problèmes et travaillait à les résoudre ? Un gouvernement en quasi-cessation d’activités n’a-t-il pas abreuvé cette région d’assurances légères et de promesses non tenues qui n’ont donné que plus de relief à sa désinvolture, à son insouciance et pour tout dire à son irresponsabilité ? Et dans cette tragédie où est le Parlement ? La situation à Ghardaïa n’est-elle pas à ce point grave et dramatique qu’il devrait s’en préoccuper et s’inquiéter de la défaillance de l’Exécutif dans la recherche d’un règlement à lui apporter ?» s’est interrogé Benflis, lui qui plaide pour un changement démocratique. Pour Ali Benflis, la tragédie de Ghardaïa «n’aurait jamais pris ces proportions avec un pouvoir présent, légitime et crédible». Il estime ainsi que «c’est dans le délitement de l’autorité qui s’accentue chaque jour que réside la première source de la durée et des développements de cette tragédie». «Si cette tragédie est grande pour Ghardaïa, elle l’est encore davantage pour le pays tout entier», poursuit-il. Cette crise qui secoue la vallée du M’zab, insiste-t-il, impacte «tout notre pays qui vit une crise politique d’une grande acuité dont Ghardaïa est la manifestation la plus révélatrice, la plus préoccupante et la plus angoissante pour le peuple algérien dans son ensemble». Il appelle dans ce sillage à traiter les doléances des forces de l’ordre «avec sagesse» et «pondération» eu égard aux exigences de leur mission au service de l’Etat.
Rafik Meddour