Un cadre du FLN : «Amar Saïdani est en contact permanent avec les services secrets français»
Un cadre du FLN, qui a requis l'anonymat, qualifie Amar Saïdani de «non seulement un danger pour le parti, mais pour l’ensemble du pays». «Cet homme, qui a pris les rênes du parti par un coup de force, entretient des relations plus que douteuses avec ceux qui en France ne portent pas dans leur cœur notre pays, et surtout ceux qui n’ont jamais accepté que le projet du FLN historique aboutisse à l’indépendance de l’Algérie», a affirmé ce cadre du parti qui a occupé plusieurs hauts postes de responsabilité. «Nous savons au FLN qui lui dicte sa ligne de conduite, ce n’est malheureusement pas un Algérien, encore moins un militant du parti. Rappelez-vous que le premier à être reçu dans son bureau, après s’être adjugé le poste de secrétaire général, était tout simplement l’ambassadeur de France à Alger. Et ses voyages récurrents, effectués sous prétexte d’affaires personnelles, servent en effet à rencontrer ses "amitiés" en Hexagone. Et pas des moindres», assure notre interlocuteur qui affirme que l’un des «amis» d’Amar Saïdani n’est autre que l’actuel responsable de la DGSE, Bernard Bajolet, ancien ambassadeur à Alger. «Depuis quand Abdelaziz Belkhadem est-il devenu un traître pour la République ? Je ne suis pas l’un de ses fans – j’ai même été parmi ceux qui ont dénoncé sa gestion –, mais je connais bien l’histoire et la carrière de cet homme au sein de l’Etat algérien qu’il a servi et qu’il continue aujourd’hui à défendre», poursuit notre source qui trouve les accusations d’Amar Saïdani comme révélatrices de sa crainte que les militants du parti apprennent la vérité sur ses accointances avec certains hauts dirigeants de l’establishment français qui ont combattu le FLN et l’ALN durant la guerre de Libération nationale. «Pour éloigner les soupçons, il passe le premier à l’offensive, en accusant ses adversaires d’être instrumentalisés par des "puissances" qui veulent déstabiliser le pays. Ahurissant !» ajoute notre interlocuteur pour lequel «Amar Saïdani veut rester à tout prix à la tête du FLN pour continuer à travailler pour ceux qui refusent en France la repentance». Pour ce cadre du parti, il est clair qu’Amar Saïdani, qui multiplie les manœuvres pour un congrès sur mesure, vise à vider le FLN de sa substance historique pour qu’il cesse de réclamer à la France la repentance. «Une repentance demandée, rappelle-t-il, par l’ancien secrétaire général Abdelaziz Belkhadem que Saïdani voue aux gémonies.» Pour notre interlocuteur, ceux qui sont actuellement derrière le mouvement de protestation ne veulent nullement le retour de Belkhadem, mais plutôt le retour à la légitimité et à la légalité statutaire. Cette nouvelle fronde, comme nous l’avions déjà écrit, est menée par des députés, des sénateurs et des membres du comité central, qui sont animés par une volonté de remettre le FLN sur les rails et de défendre ses valeurs «novembristes» en ce 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale.
Rafik Meddour