Y a-t-il des agents ou des terroristes marocains déguisés parmi les réfugiés syriens en Algérie ?
L'agence de presse italienne Ansa signale une présence inhabituelle de Marocains venant de Syrie avec les réfugiés syriens parmi les 447 migrants déposés samedi dernier dans un port du sud de la Sicile par un tanker battant pavillon panaméen et 354 autres amenés à Pozzallo par un patrouilleur de la marine italienne. Cette curieuse présence de ressortissants d’origine marocaine fait ressurgir des inquiétudes largement répercutées par les dirigeants et médias occidentaux évoquant les risques «imminents» auxquels leurs pays étaient exposés au retour des «djihadistes» partis combattre en Syrie. Pour les observateurs, il ne pourrait s'agir que de terroristes marocains qui n'auront aucun mal à passer en France et d'autres pays car les autorités italiennes ont pour habitude de livrer aux réfugiés un récépissé valable un mois pour quitter le territoire italien, valable pour tout les pays de l'espace Shengen, «une manière de se débarrasser d'eux et de rendre la monnaie aux autres pays européens qui refusent de mettre la mains à la poche pour financer les opérations de secours». Le danger ne se limite pas aux pays européens qui, dans certaines mesures, ont pris des précautions – par le renforcement de leurs dispositifs antiterroristes respectifs – pour s’en prémunir. Ainsi, le risque que ces présumés terroristes aient réussi aussi à s’infiltrer parmi les réfugiés syriens accueillis en Algérie doit être pris très au sérieux. Surtout que les flux de réfugiés atterris en Algérie depuis deux ans, venant de Syrie et des pays du Sahel, sont souvent mal contrôlés par les autorités. Très mobiles, les premiers réfugiés syriens ont rapidement investi toutes les villes du pays, en s’adonnant pendant longtemps à la mendicité avant de se sédentariser, pour certains, et à s’insérer socialement. Fuyant la guerre qui continue à faire rage dans leur pays, la majeure partie de ces réfugiés se présentaient comme étant des sunnites et «persécutés par le régime de Bachar Al-Assad». Chose qui faisait accroître chez les citoyens la peur que parmi ces flux humains il pût y avoir des terroristes ou des radicaux islamistes déguisés en réfugiés. A cela s’ajoute le mouvement de flux et reflux de quelques familles de réfugiés refoulés, en mars dernier, par les autorités marocaines vers l’Algérie par le Maroc. Les gardes-frontières algériens leur ont refusé l'accès sur le territoire national. Il faut craindre aussi la présence, parmi les réfugiés, d’agents marocains au service du Makhzen ou d’autres officines étrangères, l’Algérie étant ciblée par une campagne d’hostilité sans précédent et assumée par les plus hautes autorités du royaume marocain. Les dirigeants du Maroc cherchent à entraîner l’Algérie dans une guerre d’influence, tout en provoquant des incidents visant à la déstabiliser.
R. Mahmoudi