Quand Hichem Aboud promettait à son correspondant emprisonné un poste à France 24
Reporters sans frontières (RSF) se réveille quinze mois après l’emprisonnement du journaliste Abdessami Abdelhaï, qui a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention sans jugement à la prison de Tébessa. L’organisation fondée par le désormais maire de Béziers élu grâce au soutien du Front national, Robert Menard, connu pour son animosité envers l’Algérie, veut faire pression sur «les autorités algériennes» qu’elle exhorte à «mettre en place un procès juste et équitable pour que le journaliste puisse se défendre». RSF rappelle les motifs qui ont conduit à l’arrestation du correspondant du journal de Hichem Aboud dont il a facilité la fuite en Tunisie, en août 2013. Dans sa déclaration à l’ONG française de «défense» des droits des journalistes, qu’il a sans doute lui-même sollicitée, Hichem Aboud estime que l’arrestation de son correspondant local, qu’il confirme avoir rencontré la veille de sa fuite, «est une affaire politique». Mais ce que Hichem Aboud ne dit pas, c’est pourquoi Abdessami Abdelhaï a pris un aussi gros risque pour l’aider à quitter le territoire national bien que cela lui fût interdit. Selon des sources informées, l’ancien directeur de Mon Journal a non seulement abusé de son rang hiérarchique vis-à-vis de son employé, mais il a également promis au journaliste un poste à France 24 en contrepartie de sa participation à l’opération d’exfiltration planifiée avec un autre «réfugié politique», en l’occurrence Anouar Malek – ancien membre de la commission des observateurs envoyés par la Ligue arabe en Syrie –, dont la famille avait pris en charge Hichem Aboud avant que celui-ci ne traverse la frontière clandestinement. Une source informée avait indiqué à Algeriepatriotique que Hichem Aboud avait été aperçu dans un restaurant de la ville avec deux autres personnes – probablement des contrebandiers. Notre source avait précisé que Hichem Aboud se trouvait à Tébessa depuis plusieurs jours, où il avait séjourné chez Anouar Malek, dans la localité de Chréa, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de wilaya, avant de traverser la frontière illégalement. Notre source avait révélé que, lors de la discussion qu'il avait eue avec ses interlocuteurs, Hichem Aboud avait affirmé avoir réalisé un reportage sur les frontières de Djebel Chaâmbi, assurant qu’il s’apprêtait à lancer une chaîne de télévision en association avec des Tunisiens et dont le siège serait installé à Tunis. Aujourd’hui (ré)installé en France, Hichem Aboud a laissé derrière lui une victime à qui il a promis monts et merveilles et qui croupit en prison à cause de sa lâcheté et de son ignoble égoïsme.
Karim Bouali
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