Fanny Colonna : à la recherche des «bandits d’honneur» algériens
L'écrivaine et chercheuse Fanny Colonna, décédée mercredi à l’âge de 80 ans, était une spécialiste de l'Algérie et de l'Afrique du Nord. Elle a vécu en Algérie jusqu’en 1993. Ancienne directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS, France), anthropologue, sociologue et islamologue, elle a notamment dirigé un programme de recherche international sur les traces du passé colonial au Maghreb. Colonna qui était enseignante à l'université Paris 3 a à son actif plusieurs ouvrages, publications de référence et contributions, notamment : Les Aurès 1916-1945 : état des savoirs, de l'archéologie à la photographie Instituteurs algériens, 1883-1939, Les versets de l’invincibilité, permanences et changements religieux dans l’Algérie contemporaine, Le meunier, les moines et le bandit, des vies quotidiennes dans l'Aurès, (Algérie du XXe siècle), Algérie 1830-1962, Quand l'exil efface jusqu'au nom de l'ancêtre. Il y a un mois, elle travaillait encore d’arrache-pied pour terminer un travail de recherche, en apportant les dernières retouches avant de le donner à la publication, a appris Algeriepatriotique auprès de ses amis en Algérie. Son dernier ouvrage porte sur l’histoire d’un célèbre «bandit d’honneur» du début du XXe dans la région de Tifra (Sidi Aïch), en Kabylie, nommé Mohand-Seghir. Pour les besoins de sa recherche, l’auteur a recueilli, avec l’aide d’amis algériens, des poèmes inédits chantant les louanges de ce «héros populaire», tombeur des caïds et du colonialisme, mais peu connu des générations d'aujourd'hui. Méticuleuse dans son travail, Colonna prit le soin d’authentifier ces poèmes et de les faire transcrire et traduire par plus d’un berbérisant. Qu’elle repose en paix !
Rabah Aït Ali