Le groupe parlementaire du Front de Libération nationale au bord de l’explosion
Le secrétaire général du FLN va réunir ce mercredi à l’hôtel Aurassi les parlementaires du parti. Amar Saïdani, qui fait face à une fronde inédite, va tenter une nouvelle démonstration de force après avoir raté celle des mouhafadhas. La convocation de cette réunion, sans ordre du jour précis, a été décidée par le SG du FLN pour démontrer que les parlementaires de son parti sont bel et bien avec lui et soutiennent sa gestion. Amar Saïdani semble vouloir, ainsi, démentir les informations selon lesquelles un grand nombre de députés FLN font partie des frondeurs et s’activent pour contrecarrer son plan de préparation d’un congrès sur mesure. Le SG du FLN prend un grand risque, au vu de l’accentuation de la fronde et du profond malaise qui s’installe au sein du groupe parlementaire. Les tractations se sont intensifiées à l’Assemblée populaire nationale depuis l’annonce de cette rencontre. Plusieurs groupes de députés FLN se sont rencontrés dans la journée. Les députés frondeurs, ayant initié il y a quelques semaines une pétition pour la destitution d’Amar Saïdani, menacent d’une action radicale, si le SG du FLN continue à les «harceler» et à «prendre des décisions arbitraires» de gel de leurs activités au sein du groupe parlementaire. «La situation est très tendue. Entre les soutiens de Saïdani et les opposants, le groupe parlementaire est au bord de l’explosion», affirme un député, qui tente tant bien que mal de tirer, dit-il, son épingle du jeu et se mettre à l’écart de cette nouvelle bataille pour le contrôle du parti. Cela, bien qu’il réprouve la gestion de l’actuel secrétaire général du FLN qui fait dans «l’exclusion et l’abus d’autorité». Selon lui, il y a trois ailes au sein du groupe parlementaire. Il y a les fervents soutiens à Abdelaziz Belkhadem qui restent actifs et qui veulent rebondir à travers leur soutien à Tayeb Louh, ministre de la Justice, comme candidat au poste de SG. Il y a ceux qui étaient opposés à Belkhadem et qui préfèrent le maintien d’Amar Saïdani au retour de ce dernier. Et, enfin, il y a les nouveaux frondeurs dont certains ont soutenu la désignation de Saïdani à la tête du parti lors de la fameuse réunion du comité central, le 29 août 2013. «Je pense que de par la multiplication de ses erreurs, Amar Saïdani risque de faire se soulever, à la fin, tout le monde contre lui», estime notre interlocuteur. La réunion de demain sera importante pour la suite des événements. Si le SG du FLN subit le même affront que lors de l’opération de motions de soutien des mouhafadhas, son avenir au FLN sera sérieusement menacé. Mais au profit de qui ?
Rafik Meddour