Lamamra répond au discours belliqueux de Mohammed VI

La décolonisation du Sahara Occidental aura un effet bénéfique pour toute la région, a indiqué, aujourd'hui dimanche, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à l’occasion de la Journée mondiale des Nations unies. «Notre région a besoin (…) que s'accomplisse la mission de décolonisation du Sahara occidental qui incombe à l'ONU, en application des résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies et à la veille du quarantenaire de l'avis de Cour internationale de justice qui a consacré l'autodétermination comme passage obligé de la solution à promouvoir au bénéficie du peuple de ce territoire.» Le chef de la diplomatie algérienne répond ainsi de manière sèche et concise au discours populiste et fielleux du roi du Maroc, Mohammed VI, qui a, encore une fois, voulu faire de la surenchère diplomatique en s’en prenant à l’Algérie de façon véhémente, l’accusant d’être à l’origine du blocage du dossier du Sahara Occidental et de prendre en otage, par ricochet, le développement de toute la sous-région d’Afrique du Nord. «Faute de faire assumer sa responsabilité à l’Algérie en tant que principale partie dans ce conflit (du Sahara occidental, ndlr), dit-il, il n’y aura pas de solution. Et faute d’une perception responsable de la situation sécuritaire tendue qui sévit dans la région, il n’y aura pas de stabilité», avait déclaré le monarque marocain, jeudi dernier, à l’occasion du 39e anniversaire de la «Marche verte». Ramtane Lamamra, ne cédant pas à l’hystérie collective des responsables marocains et d’une certaine presse aux ordres du royaume alaouite, se contente donc de renvoyer ce beau monde à la légalité internationale, seule habilitée à intervenir pour trouver une solution au conflit qui dure depuis 1975, année où le Maroc a annexé le Sahara Occidental. Embourbé dans une grave crise économique, le Makhzen use et abuse de l’invective contre l’Algérie qu’il présente à son opinion interne comme l’ennemi numéro un afin de la détourner des vrais problèmes que traverse ce pays, obligé de courber l’échine devant les puissances occidentales et les monarchies du Golfe afin de quémander quelques millions de dollars qui lui permettront de ne pas sombrer totalement dans la décadence.
Sonia B.